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La chirurgie bariatrique

La chirurgie bariatrique est une opération chirurgicale de dernière intention dans le traitement de l’obésité sévère. Cette technique, irréversible sauf dans le cas de la pose d’un anneau gastrique, entraîne de nombreuses conséquences au niveau de l’organisme. Les résultats de cette technique sont assez spectaculaires et séduisants pour les personnes concernées : perte de poids bien sûr, mais également amélioration du diabète, … Il existe néanmoins un revers de la médaille. Le suivi à long terme met souvent en évidence l’apparition d’une dénutrition, de carences notamment vitaminiques, voire de reprise de poids.

Chirurgie bariatrique et maladies inflammatoires de l’intestin

Dans le cas d’une étude cas-contrôles, des chercheurs se sont intéressés au lien entre chirurgie bariatrique et maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Les chercheurs ont identifié 2 groupes de patients : - les « cas », des patients diagnostiqués avec une MICI (maladie de Crohn ou rectocolite hémorragique). - les « contrôles », des patients sans diagnostic de MICI.

À découvrir sur le même sujetLes maladies inflammatoires de l'intestin.

Parmi tous ces sujets, les chercheurs ont mené des investigations afin d’identifier les patients ayant précédemment subi une chirurgie de l’obésité et les caractéristiques de ces derniers. Ils ont alors observé les points suivants : - La chirurgie bariatrique est associée à un risque plus élevé de développer une maladie inflammatoire de l’intestin. - Chez ces patients opérés, la rectocolite hémorragique est plus courante que la maladie de Crohn. - L’apparition d’une maladie inflammatoire de l’intestin est généralement rapportée plusieurs années après la chirurgie (4 ans ou plus).

Le microbiote modifié suite à une chirurgie bariatrique ?

Pour expliquer ces éléments, les chercheurs avancent plusieurs hypothèses, toutes liées aux modifications de la physiologie de l’intestin consécutives à l’opération. L’apparition des MICI chez les sujets opérés pourrait être liée à une modification du microbiote intestinal. Mais aussi un déficit en vitamine D (moindre absorption par exemple), des acides biliaires moins importants, une modification de l’équilibre hormonal, ou encore une sensibilisation accrue de la paroi de l’intestin.

À découvrir sur le même sujetMyMICI, l'appli pour les patients atteints de maladie de Crohn ou de RCH.

En attendant des données complémentaires pour expliquer ce lien entre chirurgie de l’obésité et MICI, cette étude apporte de nouveaux éléments sur les risques secondaires à la chirurgie bariatrique et souligne l’importance du suivi à long terme.

On ne le dira jamais assez : le suivi médical et diététique après une chirurgie bariatrique est essentiel.

Sources

- Ungaro R et al., "Bariatric surgery is associated with increased risk of new-onset inflammatory bowel disease: case series and national database study", Aliment Pharmacy Ther, avril 2018, 47 (8), p. 1126-1134. - Santé magazine. - Le Quotidien du médecin. - Ameli, "Obésité : traitement médicamenteux et chirurgical".

En cette journée mondiale de la santé, testez vos connaissances grâce à l’ouvrage d’Emma Strack Vrai ou faux : les idées reçues en médecine. Un concentré de savoir tout en bonne humeur, qui tord le cou à nos préjugés, aux adages de nos grands-mères ou aux affirmations éhontées de nos parents à court d’arguments !

De ces 5 idées reçues, lesquelles sont vraies ? ou fausses ?!

1. La soupe fait grandir. Faux

Bien essayé ! Et oui, chers parents, la soupe ne fait pas plus grandir que la viande ou le chocolat ! En réalité, « il faut manger un peu de tout pour ingérer tous les nutriments dont l’organisme a besoin afin de bien se développer en évitant les carences et, finalement, grandir correctement. »

2. Un médicament périmé peut rendre malade. Vrai

En effet, « un médicament dispose d’une date de péremption. Au-delà, le médicament conserve 90 % de son principe actif, à condition que la qualité du médicament soit intacte. » Et si vous n’avez pas conservé le médicament à l’abri de la lumière ou dans son emballage d’origine, le principe actif du médicament peut s’en trouver altéré. En revanche, s’il s’agit d’un antibiotique, mieux vaut demander l’avis à votre pharmacien.

3. Manger light ne fait pas maigrir. Vrai

Malheureusement non. Pire, car ces produits allégés donnent bonne conscience aux gourmands et les incitent à manger davantage ! En vérité, « light » ne veut pas dire sans calorie. De plus, la législation n’imposant pas un allègement sur la totalité des nutriments, un yaourt allégé en graisse peut contenir davantage de sucre qu’un yaourt classique. Le « light » est une stratégie marketing.

4. Les heures de sommeil avant minuit comptent double. Faux

Bien tenté ! La durée idéale de sommeil quotidien est de 8 heures. Au-delà, commencer sa nuit à 22 heures ou à 2 heures du matin importent peu. En revanche, il est vrai que les premières heures de sommeil sont les plus réparatrices.

5. On peut devenir dépendant au sport. Vrai

Bonne nouvelle pour toutes celles et ceux qui trouvent toujours une excuse pour ne pas aller courir, nager ou se dépenser à la salle de sport… En effet, des endorphines sont libérées pendant et après 45 minutes d’exercice physique intense.  Des endorphines ? Baptisées les hormones « du plaisir » ou « du bonheur », elles ont des propriétés analgésiques, c’est-à-dire qu’elles ont la capacité de prévenir ou de réduire la douleur ressentie. Les endorphines sont de la morphine endogène (fabriquées par l’organisme) et induisent une dépendance physique. Plus on court et plus on a envie de courir pour retrouver cette sensation de bien-être…

Organisées en 9 chapitres, ce sont plus de 100 QUESTIONS auxquelles Emma Strack s'attelle. Questions faussement naïves ou plus polémiques, les réponses sont toujours claires, nettes et précises. Et comme dit Michel Cymès, avec ce livre, vous aurez de quoi répondre à votre belle-mère et/ou briller en société !

  1. Bien dans son assiette
  2. Un heureux événement,
  3. ça pique les yeux,
  4. A fleur de peau,
  5. Allo maman bobo,
  6. En piqûre ou en cachet,
  7. Des pieds et des mains,
  8. Dans la tête ou dans les gênes,
  9. Du vin dans mon verre et de l'air dans mes poumons,
Emma Strack est une journaliste santé. Elle présente une chronique chaque semaine dans Le Magazine de la Santé.

Emma Strack avec une préface de Michel Cymès : Vrai ou faux : les idées reçues en médecine. Les réponses aux questions que l'on se pose tous ! Editions du Chêne, 19.90 euros.

 

C'est la une qui redonne un peu d'espoir à toutes les personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI). En effet, une équipe de chercheurs de l'INRA vient de développer un emmental aux vertus particulières. Explications.

Les bonnes bactéries de l'emmental

Les chercheurs du laboratoire science et technologie du lait et de l'œuf (STLO) de l'INRA de Rennes ont fait une découverte pour le moins étonnante.

Tout d'abord, ils ont identifié et étudié trois souches de bactéries présentes dans le fromage. Propionibacterium freundenreichii, Lactobacillus delbrueckii et Streptococcus thermophilus. Ils ont alors constaté que la première d'entre elles possédait de puissantes vertus anti-inflammatoires. Et, en effet, elle réduit considérablement les marqueurs d'inflammation.

Ces bactéries, tout le monde les connaît. Elles sont à l'origine des trous dans le Gruyère et l'Emmental ! Mais jusqu'alors, on ignorait qu'elles pourraient être la clef pour soigner la RCH ou la maladie de Crohn.

Ainsi, dès cette découverte, l'équipe de l'INRA a fait appel à un groupe fromager de la région afin d'élaborer un emmental expérimental, où ces probiotiques prolifèrent. « Nous avons ensuite demandé à cet industriel de nous fabriquer une meule d'emmental à partir des trois souches sélectionnées », explique au Parisien Gwenaël Jan, directeur de recherche.

Une phase de test clinique lancée sur des souris, puis des patients

Tout d'abord, des essais ont été conduits in vivo sur des souris. Ils ont prouvé la capacité de ce fromage à prévenir l'inflammation du côlon. Forts de leurs résultats plus qu'encourageants, les chercheurs ont récemment lancé une phase de test clinique auprès de patients du CHU de Rennes.

D'après l'INRA, « ces probiotiques jouent sur des facteurs comme l’immunité, l’inflammation, la digestion, la motilité, la sensibilité et la perméabilité de l’intestin. »

Un peu d'espoir pour les personnes atteintes de MICI ?

Il semblerait que ce soit la promesse d'un avenir meilleur pour ces milliers de personnes souffrant de MICI (maladies inflammatoires chroniques de l'intestin). Cependant, le test clinique vient seulement de débuter et devrait durer plusieurs années. « Nous nous sommes aussi rendu compte qu'il pouvait atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie » rapporte Gwenaël Jan.

Et des industriels seraient déjà intéressés par une commercialisation de ce fromage d'un nouveau genre. Alors armons-nous de patience, la rémission n'est peut-être plus très loin !