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En pleine ère du numérique, nulle science ne semble pouvoir échapper aux mutations que connaît notre société. La médecine traditionnelle va elle aussi connaître un profond bouleversement, laissant progressivement la place à l'e-santé.

Une « prévention secondaire »

Les coûts de santé du modèle occidental devraient évoluer ces prochaines années. D'une part, la majorité de ces dépenses porteront sur les maladies chroniques non infectieuses, comme le cancer, la cardiologie ou encore les troubles du métabolisme. D'autre part, une médecine dite plus intelligente - communément appelée l'e-santé - va se développer en traitant les patients avant que les complications ne se manifestent.

C'est ce que l'OMS nomme « prévention secondaire », définie comme « des actions destinées à agir au tout début de l'apparition du trouble ou de la pathologie afin de s'opposer à son évolution ». La médecine de demain, une médecine personnalisée capable d'anticiper ?

Une médecine de précision

Ces évolutions semblent corrélées par l'émergence de nouvelles filières médicales - ainsi qu'en témoigne le décret du 28 avril 2017 - comme la médecine du sport, la nutrition appliquée ou encore la médecine du sommeil.

De nouvelles formations voient ainsi le jour, formations favorables au développement d'une médecine de précision mêlant des biomarqueurs (la glycémie notamment), des médicaments (les hypoglycémiants) mais également des comportements (l'activité physique).

Les objectifs médicaux et économiques de la médecine de précision ne seront donc plus la délivrance et le remboursement de médicaments mais une attention au maintien d'une glycémie normale, reposant sur une bonne alimentation, un nombre suffisant de pas quotidiens et, bien entendu, une dose de médicaments adaptée. C'est là que les objets connectés entrent en jeu, permettant l'échange d'informations ou la mise en place de programmes comportementaux.

Les entreprises du numérique à l'affût

Les grandes entreprises du numérique comme Google, Amazon ou encore Apple ont parfaitement compris l'intérêt d'investir dans l'e-santé. D'ailleurs, le directeur du Google Lab n'est autre que le Dr Thomas Insel, qui a dirigé pendant plus de dix ans le National Institute of Mental Health (NIMH) aux États-Unis. Apple ne souhaite pas non plus se voir distancer et a racheté Gliimpse, start-up spécialisée dans la collecte d'informations médicales. Ces choix stratégiques révèlent bien les enjeux de ce marché.

Pour que cette e-santé soit efficiente, il est en outre nécessaire que le patient entretienne une relation privilégiée avec ces objets connectés afin de suivre son état de santé. Et c'est tout le travail de ces géants du numérique : faire accepter aux patients la nécessité d'une santé connectée.

Les défis de l'e-santé

Le rôle de l'e-santé devrait aller crescendo ces prochaines années par la mise en place et l'approfondissement de cette médecine personnalisée qui aura pour dessein de contrôler les traitements et les comportements, mais aussi d'anticiper les éventuelles complications liées à ces maladies chroniques.

Cette voie nouvelle offerte à la médecine devra trouver sa place en France pour permettre l'accès aux soins au plus grand nombre, mettant un terme à la désertification médicale dont souffrent les campagnes françaises, tout en prenant en compte la perte croissante d'autonomie directement liée au vieillissement de la population.

Car oui, une évolution sans précédent de la médecine est en cours, mais c'est l'acceptabilité desdites solutions qui installera définitivement l'e-santé sur le marché français !

La tension artérielle, c’est la pression qu’exerce le sang en circulant dans les artères, les gros vaisseaux sanguins transportant le sang, riche en oxygène, depuis le cœur jusqu’aux cellules au terme d’un long voyage dans tout le circuit sanguin. La paroi des artères est musculaire et peut se contracter (ou s’épaissir) ou se relâcher pour contrôler la pression du sang. Il est donc indispensable qu’elle reste bien souple, ne se rigidifie pas.

C'est quoi, la tension artérielle ?

Environ 70 fois par minute, le cœur se contracte pour expulser brutalement du sang dans les artères. Cette contraction s’appelle la systole. Cet afflux de sang provoque une pression sur la paroi des artères. Puis il se produit ensuite une phase de relâchement, qui correspond au moment où le cœur se remplit de sang. La pression exercée sur les artères est moindre. Cette autre phase s’appelle la diastole. Ce sont ces deux pressions que le médecin mesure lorsqu’il prend la tension. Le nombre le plus haut correspond à la pression sanguine lors de la systole ; le chiffre le plus bas, à celle de la diastole.

Pourquoi mesurer la tension artérielle ?

Pour vérifier que les artères sont en bon état, que le sang circule bien et que toutes les cellules du corps sont donc bien nourries et oxygénées. Une tension normale pour un adulte est d’environ 12/7. Si le premier chiffre (celui qui correspond à la systole), est inférieur à 9, on est en hypotension. On peut se sentir un peu faible ou fatigué, on peut avoir la tête qui tourne, mais ce n’est pas grave.

En revanche, si la tension excède 14/9, on est en hypertension, et c’est bien plus embêtant. Le sang exerce trop de pression sur la paroi des artères, et cela risque de les endommager et de provoquer des maladies cardiovasculaires.

Comment maintenir ses artères en bon état ? 

Il faut d’abord savoir qu’avec l’âge, la paroi des artères a tendance à se rigidifier. On appelle ce durcissement « l’artériosclérose ».

Mais comme toujours, plus on a une vie saine, plus on a de chance d’avoir des artères en bon état. Il faut veiller à bien dormir, manger correctement en privilégiant des aliments comme le poisson, les fruits et les légumes, éviter les graisses saturées, surveiller son poids, sa tension, éviter les sources de stress, marcher, se dépenser, soigner son moral… Et bien sûr, éviter alcool et tabac.

Plus facile à dire qu’à faire !

Le virus du sida en 4 chiffres en France

25 000

C'est le nombre de personnes qui ne savent pas encore qu'elles sont séropositives.

6 000

C'est le nombre de personnes qui ont découvert leur séropositivité dont plus de 1500 à un stade avancé en France en 2017.

5 %

C'est le pourcentage de baisse du nombre de découvertes de séropositivité en France entre 2013 et 2016.

4

C'est le nombre de techniques de dépistage dont 2 immédiates, gratuites et anonymes.

N'attendez pas : faites un dépistage !

- Gratuit, anonyme et sans rendez-vous : test dans un CeGIDD (centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic du VIH, des hépatites et des IST)

- Gratuit, anonyme et rapide : proposé par les acteurs associatifs, le TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique) permet d'être accompagné par des chargés de prévention formés.

- Rapide : lautotest est en vente en pharmacie.

- Prescrit : le test réalisé dans un laboratoire d’analyses médicales, remboursé sur ordonnance médicale.

Le constat est sans appel. Il faut en moyenne patienter 61 jours avant d'obtenir une consultation avec un spécialiste. Face à ces délais bien trop conséquents, Deuxième avis propose d'obtenir un second avis de la part d'experts en cas de pathologies graves.

Avoir une réponse à vos interrogations dans les meilleurs délais

Vous ou l'un de vos proches souffre d'une maladie grave, tels le cancer du sein ou la maladie de Crohn. Les recommandations du médecin vous laissent perplexe et vous souhaitez un deuxième avis rapidement ?

C'est le pari fait par ce site, qui vous propose de simplifier vos démarches et d'avoir accès à un deuxième avis sous 2 à 7 jours.

Vous vivez en zone reculée et faites face à une véritable désertification médicale ? Afin d'éviter des dizains de kilomètres pour un nouvel avis, des experts sont là pour vous conseiller. Gain de temps, accès facilité, mise en place d'un véritable échange... Que demander de plus ?

Des professionnels à votre service

Les médecins qui répondent à vos questions exercent tous en France et sont inscrits au Conseil National de l'Ordre des Médecins. De véritables spécialistes reconnus aussi bien au niveau national qu'international sont donc là pour vous aider.

Mais, un deuxième avis, est-ce vraiment utile ? A priori oui, car aujourd'hui, 25 % des interventions chirurgicales seraient superflues et nombre d'entre elles pourraient être évitées grâce à un deuxième avis d'après Pauline d'Orgeval, cofondatrice du site. Ainsi, obtenir un deuxième avis

Et si votre diagnostic - ou celui de l'un de vos proches - a déjà été établi, vous pouvez découvrir les fiches informations répertoriées sur leur site, classifiées selon les types de pathologies.

Combien ça coûte un deuxième avis ?

Pour cet acte, il vous faudra débourser 295 €. Alors oui, ce sont des frais onéreux, le concept a d'ailleurs été vivement critiqué lors de son lancement.

Mais les trois entrepreneuses à l'origine de Deuxième Avis ne se sont pas reposées sur leurs lauriers. Cet acte est désormais pris en charge par les complémentaires santé et, selon Pauline d'Orgeval, il est également en bonne voie d'être remboursé par la Sécurité Sociale.

Vingt-trois ans après Tom Hanks dans Philadelphia, 120 battements par minute de Robin Campillo met en scène le sida. À l’écran, dans l’œil du spectateur, quel chemin parcouru ?

Quand le réalisateur Jonathan Demme, auréolé du triomphe du Silence des agneaux, propose aux studios hollywoodiens ce qui allait devenir Philadelphia, il se voit répondre qu’une dizaine de scénarios sont déjà en développement « sur le sujet ». Tous, sans exception, s’apprêtent à mettre en scène un hétérosexuel qui contracte la maladie.

Le Visage du Virus

Nous sommes en 1993. Le sida a désormais un nom. Il n’a pas de remède. Et pour beaucoup d’entre nous, il n’a pas de visage. Philadelphia tape fort. Le jeune avocat gay, viré de son cabinet pour cause de sida, pourrait être notre voisin de palier. Le visage angélique de Tom Hanks, son sourire en coin, son charme juvénile, vont se décomposer sous nos yeux.

Sida et cinéma : Philadelphia © Allstar/Columbia TriStar

Mais la clef du film, c’est le personnage interprété par Denzel Washington. Homophobe par ignorance, homophobe parce que « normal ». Terrorisé à l’idée d’avoir pu contracter le virus en serrant la main de Tom Hanks. Son évolution vers l’empathie, vers l’affection même, entraîne celle du spectateur.

Le cinéma ne change pas la société. Le cinéma change le regard. Il ne transmet pas l’information, il fait avancer la compréhension. Alors, en vingt-trois ans, le cinéma a-t-il fait son boulot ? Notre regard a-t-il changé ?

120 battements par minute (« 120 BPM ») met en scène Act Up, un petit groupe de militants, souvent atteints de la maladie, qui a choisi l’action violente et médiatique pour éveiller les consciences. L’époque est la même : le début des années 90.

Sida et cinéma : 120 BPM © Céline Nieszawer/Memento Films Distribution

Profession : Séropo

C’est quasiment le seul point commun. Aujourd’hui, semble dire le film de Campillo, on n’a plus besoin du personnage de Denzel, l’hétéro bourré de préjugés, pour guider le spectateur. Mieux : on n’a plus besoin de Tom Hanks non plus ! Le type attachant, bon collègue et bon fils, laisse la place au personnage de Sean (Nahuel Pérez Biscayart), adorable tête à claques, volatile feu follet. Inutile d’en faire un brillant avocat d’un grand cabinet : « Moi, dans la vie, je suis séropo ».

120 BPM déplace le curseur sur tous les sujets ou presque. Face à l’ignorance de Denzel Washington qui fuit plutôt que de se faire dépister, les militants d’Act Up dévorent les publications médicales au point de tenir tête à un patron de labo. C’est le début d’un âge où le patient en sait autant, voire davantage, que son médecin.

Là où Tom Hanks vivait une grande histoire d’amour avec Antonio Banderas, Sean va mettre du temps à accepter Nathan dans sa vie. Et quand le scénariste de Philadelphia reconnaissait volontiers avoir raté la scène montrant les amoureux au lit (elle a fini dans la poubelle de la salle de montage), les scènes de sexe de 120 BPM rythment l’évolution du film, du militantisme à la maladie, à la mort, et à la vie qui continue.

Sida et cinéma : Philadelphia © Allstar/Columbia TriStar

Enfin, à la solitude de l’avocat malade, entouré seulement d’une famille trop belle pour être vraie, Campillo oppose la communauté qui se serre les coudes. L’une des grandes scènes du film voit les copains débarquer un à un autour de la dépouille – et discuter, avec la maman du défunt, du coup d’éclat qui utilisera ses cendres.

Humour rance

Alors sans doute, le temps a passé et le spectateur accepte des personnages plus réalistes, un discours plus cru. Mais tout de même...

C’était il y a combien de décennies, cette émission TV où un animateur chéri des Français se fit passer pour gay lors d’une imposture téléphonique et trouva hilarant de « outer » ses victimes à l’antenne ?

C’était il y a combien de siècles, ces types bien propres sur eux qui, menacés dans leur virilité par un bout de pellicule, aspergèrent de lacrymos les spectateurs venus découvrir Son Frère (1998) de Patrice Chéreau ?

Combien de millénaires que Kev Adams, dans Gangsterdam (2017), non content de cautionner le viol et la torture, déversait son humour rance en mode homophobie de vestiaire ?

Le cinéma nous renseigne sur la fracture sociale. La partie du public qui s’informe est de mieux en mieux informée. L’information est de plus en plus accessible. Mais ceux qui se contentent de clichés et d’une « information » en 140 caractères, en particulier les plus jeunes, n’avancent pas. Ils font écho aux mauvais chiffres de Santé Publique France pour 2017 : pas moins de séropos, pas plus de dépistages.

Non, l’épidémie n’appartient pas au passé. Oui, être infecté, aujourd’hui comme hier, c’est facile, c’est pas cher et ça peut vous tomber dessus. Le cinéma ne transmet pas l’information, il fait avancer la compréhension. On attend avec impatience le film qui dira aux jeunes, aux femmes, aux étrangers, qu’il est l’heure d’ouvrir les yeux.

120 battements par minute, de Robin Campillo : sortie DVD, Blu-ray et iTunes le 23 décembre 2017, Memento Films Distribution

Philadelphia, de Jonathan Demme : DVD et Blu-ray, Columbia TriStar

Sources

- 120 BPM : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=245592.html - Philadelphia : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=9432.html - Chiffres de Santé Publique France : http://vih.org/20171128/chiffres-tristes-et-reel-besoin-dinnovation-en-depistage-et-prevention-diversifiee/139777