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Black Friday : On jette tout et on recommence Le black friday, éloge de la surconsommation

Votre porte-monnaie a été mis à mal ces derniers mois, c'est le moment de vous faire plaisir tout en faisant des affaires. Voici le message transmis par les enseignes qui vous invitent à renouveler votre garde-robe ou vos équipements high-tech à moindre coût, car il serait insensé de ne pas profiter de cette journée pour dépenser "malin" !

Et cela fonctionne. On achète du neuf et on jette sans hésitation ce que l'on considère comme désuet. Les derniers chiffres publiés par l'ADEME sont d'ailleurs alarmants : les déchets d'équipements électriques et électroniques ont été estimés à 1,5 million de tonnes par an en France.

D'autres modes de consommations sont pourtant possibles et se révèlent davantage responsables. Le réemploi, la location, le prêt ou encore l'achat d'occasion sont de réelles alternatives qui préservent nos ressources et limitent la production de déchets.

Le high-tech plébiscité

Lors de l'édition 2016 du Black Friday, les ventes du secteur high-tech représentaient près de 25 % de la totalité des ventes. Téléphones, tablettes et ordinateurs sont les biens recherchés par le consommateur.

Les promotions paraissent alléchantes, c'est du moins le message envoyé par les grandes marques. On pense être confronté à l'affaire de l'année et l'envie de se procurer le dernier smartphone à la mode devient presque incontrôlable. Alors on craque. On casse sa tirelire, et on range l'ancien smartphone pourtant en état de marche au fond d'un tiroir, au cas où. Mais n'est-ce pas favoriser la surconsommation et priver les objets connectés d'une seconde vie ?

Mauvais pour la santé !

Et si 1 achat sur 4 est consacré au high-tech, n'est-ce pas là le signe d'un asservissement aux écrans ? Ces écrans sont pourtant mauvais pour les enfants, et pour les plus grands. Nous pouvons aisément rester scotchés des heures durant devant un ordinateur, une tablette ou même un smartphone. Ces heures passées à s'abîmer les yeux devant les écrans soulignent notre inactivité physique croissante, qui est particulièrement nocive. Elle est d'ailleurs reconnue par l'OMS comme étant le quatrième facteur de risque des maladies non transmissibles, impliquées dans plus de trois millions de morts évitables.

Alors, qu'attendez-vous pour poser votre tablette afin d'aller vous dégourdir les jambes ?

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/2017/11/08/pourquoi-nos-enfants-sont-ils-accros-a-l-ecran/

Le boycott du Black Friday

Boîte mail inondée, diffusion incessante de publicités à la radio, panneaux publicitaires omniprésents... Et si c'était la goutte de trop ? Le Black Friday semble exaspérer de nombreux consommateurs qui appellent au boycott de cet événement marketing.

L'exaspération est telle que les pétitions se multiplient pour mettre un terme au Black Friday. Plus étonnant encore, certaines marques n'hésitent pas à se positionner à contre-courant de cet événement marketing, comme le réseau Envie, qui propose le "Green Friday" afin de nous inciter à donner une seconde vie à nos objets.

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D'autres vont bien plus loin. C'est le cas de le marque Camif, qui a décidé de fermer son site en ce vendredi 24 novembre pour favoriser le partage. Leur slogan est clair : "Nous ne vendons rien, vous n'achetez rien, on donne tout".

L’équilibre acido-basique désigne le niveau du pH de l’organisme (potentiel hydrogène). Le pH sanguin de l’organisme est proche de 7.4, c’est-à-dire légèrement alcalin ou basique. Le maintien de ce pH à 7.4 est fondamental pour un organisme en bonne santé, car ce pH détermine les réactions enzymatiques.

L'acidité de notre organisme

L’équilibre acido-basique met en relation différents organes de l’organisme comme le poumon et le rein. Les fonctions permettant cette régulation incluent la respiration, l’excrétion urinaire, la digestion ou bien le métabolisme cellulaire. On peut évaluer le pH de son organisme en évaluant le pH de ses urines (qui est inférieur ou égale à 6 le matin).

En cas de déséquilibre du pH (« acidose » ou pH < 7.35 et alcalose ou pH > 7), des systèmes dits « tampons » interviennent pour corriger cette perturbation. Ces phénomènes sont indispensables pour l’organisme et la bonne santé de l’individu.

Alimentation et acidité

Néanmoins, notre alimentation tend à acidifier le pH de notre organisme. Les sols appauvris en sels minéraux et le raffinage diminuent la qualité nutritionnelle des aliments. Un excès d’acidité dans l’organisme est associé à un risque de troubles articulaires, de crampes, des troubles ORL, des troubles digestifs, d’ostéoporose, de diabète, d’athérosclérose, d’hypertension, de calculs rénaux ou même de cancers.  Les aliments acidifiants sont : viandes, le poisson, les œufs, la volaille, les céréales ou les noix. Par exemple, après la consommation de protéines animales, la digestion génère des acides comme les acides urique, phosphorique et sulfurique qui sont normalement éliminés par les reins. Un excès de protéines risquerait de saturer le travail du rein et favoriser le risque d’acidité de l’organisme. A l’inverse, les aliments alcalinisants sont les fruits et les légumes.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/maladies-chroniques/2018/04/20/tout-savoir-sur-latherosclerose/

Par ailleurs, notre mode de vie a un impact direct sur le pH de notre organisme : le tabac, les infections, l’alcool tendent entre autres à acidifier l’organisme.

Finalement, les facteurs ayant un impact sur l’acidité d’un aliment sont :

- Sa teneur en minéraux (en termes qualitatif et quantitatif).

Le chlore, le soufre et le phosphore sont plutôt acidifiants. Les minéraux alcalinisants sont plutôt le potassium, le calcium, le magnésium et le sodium.

- Sa teneur en citrate de bicarbonates (liés au potassium).

- Sa teneur en protéines, et notamment en acides aminés soufrés.

Limiter l'acidité de notre organisme

Afin de remédier à cette acidité trop fréquente dans nos modes de vie actuelle, voici quelques pistes :

- Évitez le stress. - Dormez suffisamment. - Re-équilibrez votre alimentation - Limitez les sources de protéines, de produits raffinés, produits laitiers, les préparations industrielles, les boissons gazeuses et l’alcool. - Favorisez les fruits, les légumes, les oléagineux (noix, amandes par exemple) et légumineuses, les épices, les herbes aromatiques, l’eau, le thé et certains jus (jus de pomme, de pamplemousse, d’ananas)... Pour en savoir plus, découvrez le PH des aliments.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/bien-manger/aliments/2017/11/23/les-aliments-ont-un-ph/?preview_id=1688&preview_nonce=916610dcff&_thumbnail_id=1697&preview=true

Sources

- Draft Guidance for Industry: Acidified Foods, U.S. Food and Drug Administration. - Whole Body Buffers in the Regulation of Acid-Base Equilibrium, J. Russell Elkington, YALE journal of biology and medicine. - Acid-base balance and hydration status following consumption of mineral-based alkaline bottled water, Daniel P Heil.

Le PH et l'Indice PRAL  : pour mesurer la charge acide des aliments

L’allemand Thomas Remer, spécialiste de l’équilibre acido-basique (Institut de recherche pour la nutrition des enfants à Dortmund en Allemagne), a mis au point un indice appelé PRAL, abréviation de « Potential Renal Acid Load », c’est-à-dire « charge rénale acide potentielle ». Cet indice quantifie la charge acide d’un aliment. Il prend en compte la teneur en minéraux de l’aliment, son coefficient d’absorption, la quantité de protéines de l’aliment. Si l’indice PRAL est positif, l’aliment est acidifiant. Sinon, il est alcalinisant. Si l’indice est proche de 0, l’aliment est neutre.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/2017/11/23/equilibre-acido-basique/

À vous de jouer : découvrez l'indice PRAL et le pH des aliments

Vous ne serez pas étonnés, les légumes et les fruits sont des aliments alcalinisants :

- La carotte a un pH estimé à 4.9 et son indice PRAL est de -4.9.

- La tomate est également un aliment à consommer, avec un pH estimé à 4.5 et un indice PRAL négatif (-3.1).

- Les baies (fraises, mûres, myrtilles...) sont également des aliments alcalinisants, avec un pH à 3 et un indice PRAL négatif.

- Et, contre toute attente, le pomelo ou bien l'orange ne sont pas des aliments acidifiants avec un pH estimé à 3.1 pour l'un et 3.5 pour l'autre, dont l'indice PRAL est également négatif, respectivement -3.5 et -2.7.

- Le curcuma enregistre l'indice PRAL le plus bas, estimé à -46.7, donc l'un des plus intéressants pour l'organisme.

Et les éléments les plus acidifiants sont...

le camembert : pH 7.4 et indice PRAL : 13 la crevette : pH 7 et indice PRAL : 15.5 l'escalope de veau  : indice PRAL : 18.7

Sources

LQDP a interviewé pour vous Blanche Vidal Soler, spécialiste des aliments pauvres en FODMAPs, dont le blog Fodmap-avec-blanche cartonne !

LQDP : Bonjour Blanche. Est-ce que vous pouvez nous parler de votre découverte du Syndrome de l'Intestin Irritable (SII), de vos recherches, de votre formation ?

La première année où j'ai commencé à me réorienter en diététique, j'ai été très souvent malade. J'avais des troubles intestinaux beaucoup trop récurrents. J'allais peu en cours car j'étais très mal, je ressentais beaucoup de fatigue, et je ne parvenais pas à savoir pourquoi. J'ai fait pas mal d'examens, suis allée voir le médecin plusieurs fois, et ils en ont conclu que j'avais le SII. Mais le médecin, que j'étais déjà allée voir, m'avait dit que j'avais « l'intestin sensible ». Je prenais les médicaments qu'il m'avait prescrit pour les troubles intestinaux, pour les spasmes... et je pensais qu'il n'y avait rien d'autre à faire. Et, en première année de diététique, j'ai commencé à faire des recherches par moi-même. C'est là que j'ai découvert sur des sites anglais, américains ou même australiens, qu'il y avait une alimentation qui permettait d'aller mieux. J'ai commencé à me renseigner davantage, j'ai suivi des formations en anglais, en ligne, j'ai lu beaucoup de livres sur les FODMAPs, sur le SII, sur l'intestin en général même. Il faut savoir que dans ma formation en diététique, les informations sur le SII sont assez limitées, il est juste indiqué qu'il est nécessaire d'avoir une « alimentation équilibrée ». Ça n'aide vraiment pas ! Il fallait donc que j'aille plus loin car ce n'était pas suffisant. J'ai ensuite aussi fait une formation avec Florian Saffer, accompagnée par d'autres diététiciens. Et en décembre, je co-anime cette formation avec Florian Saffer.

Pourquoi avez-vous créé ce blog ? Comment êtes-vous passée d'une problématique dirait-on individuelle et personnelle à une problématique collective ?

J'ai pensé à mon propre problème, le fait de ne pas avoir trouvé suffisamment d'informations en français par moi-même. Je comprends bien l'anglais, je le parle assez bien, j'ai pu aller chercher les informations directement à la source, sur le site de la Monash University entre autres. Et je sais que nombre de francophones ne parlent pas du tout anglais, et ils ne pourront donc pas aller chercher ces informations. J'ai voulu les réunir, car on trouve des infos un peu partout sur internet, dans les livres... Je désirais que tout soit accessible et au même endroit. Je souhaitais également les agglomérer pour que les gens puissent vérifier qu'ils sont bien atteints du SII, c'est très important, il faut toujours faire vérifier le diagnostic avec son médecin. En clair, j'ai pensé à ce que j'aurais voulu trouver sur internet.

Vous parlez des sources très diverses, multiples, relatives au SII. Pensez-vous qu'on trouve des informations peu fiables, des informations erronées sur la toile ?

Oui, on trouve de tout sur Internet. Certaines personnes écrivent des articles sur le SII, sans véritables preuves. La Monash University a néanmoins publié des études fiables, et ils ont découvert que le SII était dû aux FODMAPs. Les chercheurs de cette université ont mis en place une alimentation qui permet de réduire les FODMAPs, puis de les tester ensuite car chaque personne n'est pas intolérante à tous les FODMAPs. Il ne faudrait pas éliminer à vie un FODMAP qu'on tolère très bien. Et puis, ce serait mauvais pour la santé !

Vos recettes qui ont vraiment l'air géniales, notamment le poulet-coco-ananas. Où trouvez-vous l'inspiration ?

Ce sont des choses que j'aime bien. Dans les restaurants, si j'aime bien une recette, j'ai envie de la reproduire. Alors j'essaie. Les recettes salées c'est vraiment au feeling. Les recettes sucrées c'est plus compliqué. Je vais chercher des recettes classiques, avec des FODMAPs dedans, et je les modifie puis je les teste. Par exemple, je remplace la farine de blé par un mélange de farines. Internet me sert beaucoup, et mes propres envies sont également source d'inspiration. Je vois une recette qui me plaît, une recette riche en FODMAPs, je choisis donc de la transformer pour qu'elle soit adaptée.

Est-ce compliqué d'aller au restaurant ? De manger ce que vous souhaitez ?

Je connais aujourd'hui mes propres intolérances. Je regarde la carte, les FODMAPs ne sont pas trop dissimulés. Si j'ai un doute (en général pour l'ail et l'oignon), je demande au serveur. J'arrive globalement à bien m'en sortir au restaurant aujourd'hui, à me faire plaisir.

Dans votre guide des "300 aliments pauvres en FODMAP" justement, vous cherchez ce que l'on peut consommer au lieu d'établir une liste de produits déconseillés. Ne serait-ce pas là une forme d'optimisme ?

Oui, complètement. Quand j'ai commencé à lire des bouquins sur les FODMAPs, il était d'abord question de ce que l'on ne pouvait pas consommer. Cela m'a un peu démoralisé, et cela a retardé mon initiation à l'alimentation pauvre en FODMAPs. Je me suis dit, pour que les gens soient un petit peu plus optimistes et qu'ils aient envie de commencer cette alimentation - qui est vraiment méliorative -, qu'il était nécessaire de savoir ce que l'on peut manger sans crainte. En suivant une alimentation pauvre en FODMAPs, on peut dire qu'à 80% on va mieux. Bien sûr parfois on fait des écarts, je fais moi-même des écarts. Mais je les prévois, et je sais que le lendemain je n'irai pas bien. Mais en créant ce guide, je voulais surtout montrer aux gens qu'il y a beaucoup d'aliments qu'on peut consommer, même si c'est une alimentation restrictive. Et qu'en plus, Il ne faut pas éliminer tous les aliments contenant des FODMAPs mais uniquement les aliments qui sont à teneur moyenne ou riche en FODMAPs. Donc, s'il y a une teneur faible, on peut quand même en manger dans une certaine limite. Cela augmente la quantité d'aliments que l'on peut consommer.

Avez-vous des péchés mignons ?

Je suis de nature très gourmande. Je n'ai pas de péché mignon particulier. J'aime énormément de choses !

Quels sont vos prochains projets ?

C'est mon petit secret. Il faudra patienter encore un peu avant de tout savoir... Mais, si vous voulez un indice, sachez que les personnes souffrant du SII en seront ravies car je vais aller encore plus loin dans l'aide que je vais leur apporter.

Merci beaucoup, Blanche Vidal Soler !

Une dichotomie apparaît dès lors qu'on évoque les dépenses de santé. Certains prônent une baisse conséquente de ces dépenses, d'autres clament haut et fort que la santé n'a pas de prix. Dans ce contexte, est-il encore possible d'innover ? Un débat voué à péricliter auquel l'économiste de la santé Daniel Szeftel tente de mettre fin. Dans son étude intitulée "Innover, c'est bon pour la santé !", il ne s'agit pas de réduire la santé à des dépenses superflues ou d'affirmer qu'il est inconcevable de la chiffrer, mais plutôt de penser autrement, de songer à l'innovation, envisagée comme une solution technique, organisationnelle voire financière.

Le crescendo des dépenses de santé du modèle occidental

Les défis auxquels sont confrontés notre système de santé sont nombreux : démographie, transition épidémiologique, équité d'accès aux soins ou encore maintien d'une protection solidaire dans un contexte économique assez peu favorable.

Trois principaux facteurs d'augmentation des dépenses de santé ont été identifiés :

- La démographie et l'épidémiologie des maladies :

Premier constat : la France vieillit. En seulement un quart de siècle, l'âge moyen des Français a connu une augmentation de plus de 4 points (passant de 36,9 ans en 1991 à 41,1 ans en 2016), influençant inéluctablement la demande de soins. Et notre mode de vie occidental autrefois mis sur un piédestal révèle ses limites. Nous assistons à une croissance sans précédent des maladies respiratoires, des maladies chroniques tel le diabète, des maladies cardiovasculaires ou encore des cancers. Et les maux de la société française ont évidemment un impact conséquent sur les dépenses de santé.

- Une augmentation du niveau de vie :

Qui dit accroissement du niveau de vie, dit augmentation de l'offre et de la demande en matière de santé.

- L'évolution des connaissances médicales et le progrès technique :

Ces phénomènes créent de nouveaux besoins, jusqu'alors inconnus. Nous aimons l'innovation, nous croyons fermement au progrès. Mais nos exigences sont accrues, nous attendons l'excellence en termes de qualité et de sécurité.

L'innovation au service de la santé ?

Les révolutions numériques et technologiques bouleversant notre économie et notre quotidien paraissent mises de côté par notre système de santé, qui fait face à de grosses difficultés de financement et doit composer avec la rigidité des structures actuelles.

Néanmoins, innover en santé semble pouvoir devenir un facteur d'efficience selon Daniel Szeftel. Il serait possible de personnaliser la prévention et les traitements, transformer l'exercice médical à l'aide des technologies avancées ou bien favoriser les soins en ambulatoire ou à domicile. S'appuyant sur des exemples concrets en France et à l'étranger, l'auteur émet dans son étude dix propositions afin de lever les freins à l'arrivée et à la diffusion des innovations.

Innover, c'est bon pour la santé

Ladite étude pointe également le recours à l'analyse statistique d'importants volumes de données - Big data - que Daniel Szeftel conçoit comme une « source de plusieurs potentialités novatrices d'optimisation des parcours de soin ». Et l'utilisation du Big Data et des statistiques pourrait très nettement bénéficier à la recherche clinique.

Innover, c'est aussi laisser place aux logiciels et applications

L'innovation dans le domaine de la prévention secondaire - stade où le patient est déjà malade - permettrait d'éviter que l'état de santé du patient ne se dégrade, et réduirait donc les frais de santé. Diabeo ou Moovcare par exemple permettent un meilleur suivi du traitement par le patient, une gestion avisée des effets secondaires et une qualité de vie supérieure.

Le programme CardiAuvergne, à destination de patients atteints d'insuffisance cardiaque chronique, est un autre exemple probant. Ce programme est un service de télésurveillance et de coordination des soins ayant pour dessein d'améliorer le pronostic tout en permettant au patient de rester hors de l'hôpital. Le dossier de suivi est renseigné par le patient lui-même, grâce à une balance connectée, et par une infirmière libérale qui suit via le smartphone l'évolution clinique. Donc le cardiologue en charge du patient a aisément accès à toutes les données de suivi du patient, et tout ça à distance ! Après deux années d'expérimentation, le taux de décès est évalué à 12% (contre 28 à 35% dans le cas d'une prise en charge conventionnelle), et le taux de réhospitalisation a diminué de plus de 12 points. Outre les bienfaits constatés chez les patients, le bénéfice économique a été estimé à 7000 € par patient et par an.

Des freins à l'innovation ?

L'étude de Daniel Szeftel constate tout d'abord que les innovations du domaine numérique comme la télémédecine ou les programmes d'accompagnement des patients font face à de très nombreuses contraintes juridiques et réglementaires, comme les multiples demandes d'autorisation préalable, retardant de fait leur accès au marché. La Haute Autorité de Santé (HAS) est la principale agence en charge de l'évaluation clinique des biens et services de santé. Or, les fondements de cette évaluation ont été établis à une époque où les cycles d'innovation étaient bien plus longs qu'ils le sont actuellement. Et si les propositions innovantes fleurissent, la HAS peine à suivre le rythme.

Force est également de constater la « sous-utilisation » de certaines technologies de santé en France, justifiée en partie par des freins culturels. Les néphrologues français ont ainsi longtemps favorisé la dialyse en centre et écarté la dialyse à domicile, décision imputée aux « effets d'école » chez les praticiens ayant du mal à remettre en question les enseignements qu'ils ont pu suivre. Favoriser la dialyse à domicile est pourtant particulièrement bénéfique à la qualité de vie du patient, mais également à la collectivité, limitant de fait la surconsommation de ressources, et les frais engendrés.

Évaluer les avantages et les inconvénients de l'innovation en santé pour fournir des propositions d'amélioration semble être tout le dessein de l'auteur. Mais bien plus qu'une étude, Daniel Szeftel nous invite ici à un véritable débat sur la place de l''innovation dans la santé. Ce texte pose les bonnes questions et des suggestions d'amélioration pertinentes, à découvrir en ligne.

Sources

- Eschalier et al., 2014, Cardiauvergne : service de télésurveillance et de coordination des soins des insuffisants cardiaques. - Szeftel Daniel, Innover, c'est bon pour la santé ! - Insee