
Plus d'un patient sur deux (65,6 %) souffrant de maladie de Crohn ou de rectocolite hémorragique (RCH) fait appel aux médecines dites complémentaires pour soigner ses maux. Ce sont là les résultats de l'enquête SUMMAC. Décryptage.
Médecines complémentaires : une nouvelle voie d'amélioration ?
Sur 767 personnes ayant répondu à l'enquête SUMMAC , 65,6 % ont révélé faire usage des médecines complémentaires pour apaiser leurs symptômes et 12 % avoir essayé par le passé. Qu'il agisse de la maladie de Crohn ou de RCH, le patient semble se tourner chaque jour davantage vers d'autres solutions afin de se soigner.À découvrir sur le même sujet : Comprendre la maladie de Crohn et la RCH.
Relaxation, produits diététiques et homéopathie plébiscités
Plus de 30 % des sondés ont déjà essayé les produits diététiques pour apaiser leurs maux. Viennent ensuite les thérapies physiques et/ou de relaxation, essayées par 25,1 % des personnes interrogées, puis le traitement homéopathique testé par près d'une patient sur cinq (19,6 %). La naturopathie ne semble pas convaincre car utilisée seulement par 15,2 % des malades interrogés. La méditation - ou approche spirituelle - s'apparente quant à elle à un pis-aller, choisie par moins d'un patient sur dix (9,1 % des cas).Les médecines complémentaires, une efficacité mitigée pour soigner les MICI
Le Dr Stéphane Nahon, gastro-entérologue au CHI Le Raincy-Montfermeil, souligne néanmoins le faible impact des médecines complémentaires pour soigner les MICI et la qualité de vie des patients : « Les résultats bruts pour chaque type de médecines complémentaires sur l'amélioration de la MICI et de la qualité de vie ont montré que l'approche spirituelle n'améliorait pas la MICI et la qualité de vie, et que les résultats de la naturopathie étaient très moyens. En revanche, on a noté que la thérapie physique et les médecines traditionnelles amélioraient particulièrement la qualité de vie. Pour ce qui est des médecines diététiques, elles auraient tendance à améliorer légèrement les MICI ».À découvrir sur le même sujet : les médecines alternatives permettent-elles une amélioration des symptômes du syndrome de l'intestin irritable (SII) ?
Il semblerait que les médecines non conventionnelles soient très souvent recherchées par les patients souffrant de MICI. Mais le gastro-entérologue n'est averti des traitements complémentaires que dans 46 % des cas. Le Dr Nahon rappelle ainsi que le rôle du médecin est « de les orienter vers celles qui sembleraient améliorer leur qualité de vie et peut être la MICI. Le médecin doit se situer comme conseiller plutôt que de rejeter d'emblée ces médecines complémentaires. Il parait intéressant d'en parler avec les patients ».
Source
- Observatoire National des MICI.Atteint de MICI, vous n’osez pas l’avouer à vos collègues ou à vos amis ? Vous avez le sentiment que votre médecin ne vous comprend pas ? Découvrez l’application mobile « In Their Shoes », conçue pour apprendre à mieux vous comprendre.
In Their Shoes ou dans la peau d’un patient atteint de la maladie de Crohn ou d’une rectocolite
L’application « In Their Shoes » propose de se mettre dans la peau d’un patient souffrant d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) pendant trente-six heures, soit deux jours et une nuit.Effectivement, initié par le laboratoire Takeda, ce projet a pour ambition de donner une idée de ce que c’est que de vivre avec la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse.
l'application qui vous met à la place d'un patient
Ainsi, les participants reçoivent, à l’improviste, leurs missions (70 au total) afin de rendre l’expérience totalement immersive. Grâce aux messages « pushs » et aux appels téléphoniques, les symptômes et les ressentis des malades seront autant de défis auxquels seront confrontés les participants.
Autant de défis et une question récurrente : comment font-ils pour vivre avec une MICI ?
« Vous avez dix minutes pour aller aux toilettes » est un des messages récurrents. Le participant a 10 minutes pour trouver et envoyer une photo de la porte des toilettes.Un autre défi : trouver un plat au restaurant qui tient compte des aliments à éviter. Pas facile ! On oublie la salade Caesar, ses croûtons (gluten) et sa sauce blanche (lactose) ou l’assiette de crudités (légumes crus). Fait l’impasse sur le croque-monsieur ou le burger (gluten). Renonce aux lasagnes (lait de la béchamel) et aux pâtes carbonara (crème). Dit adieu au saumon et à ses épinards… à la crème ou encore à toutes les quiches (lactose et gluten). Et on fait une croix sur à peu près tous les desserts (crème brûlée, mousse au chocolat… au lait, flan…)
À découvrir sur le même sujet : le régime alimentaire recommandé en cas de MICI
Et au fil de la journée, les défis s’enchaînent : aller aux toilettes, boire bcp d’eau, prendre les médicaments, dormir avec une couche... Avec toujours la même question : comment font-ils ? Mais comment arrivent-ils à travailler ? À avoir une vie de famille, une vie intime ? À sortir, à aller au cinéma… ?
MICI © Le Monde
Des comédiens vont jusqu’à appeler les participants incarnant un ami qui vous invite à son mariage, un patron à qui il faut justifier une absence ou refuser un déplacement ou encore le médecin à qui on doit décrire la consistance de ses selles… Autant de situations difficiles à appréhender avant que « In Their Shoes » les mettent en scène.
3 témoignages : plus d'empathie chez les professionnels et de mobilisation des patients experts
Tout d'abord, celui de Renske : « Je pensais savoir ce que la maladie signifiait. Jusqu’à ce que les missions commencent. Je les trouvais surtout perturbantes. Elles affectaient aussi bien mon travail que ma vie personnelle. J’étais sur mes gardes en permanence. Quand je montais dans ma voiture, j’espérais ne recevoir aucune mission pendant le trajet. Les communications nocturnes et le fait de devoir se lever plus tôt pour tout préparer m’ont beaucoup fatiguée. Je ne sais pas comment je pourrais travailler en me sentant comme ça au quotidien. Après à peine deux jours, j’étais épuisée.»Ensuite, direction l’hôpital Saint-Antoine. « Pour nous, soignants qui sommes en grande souffrance en raison de contraintes financières intolérables, cette expérience suscite un recentrage sain et salutaire, qui permet de mieux prendre soin de nos patients que l’on voit souffrir », démarre le professeur Laurent Beaugerie, chef du service, qui a lui-même participé à l’expérience. Il dit même avoir été « bluffé par les stratégies de contournement pour les choses triviales du quotidien comme trouver un café pour aller aux toilettes », lui qui connaît pourtant ces maladies sur le bout des doigts.
Et, pour finir, un patient expert. « Les patients ont trop souvent l’impression de n’être pas compris, pas entendus » considère, en effet, Eric Balez, de l’AFA, l’un des pionniers de l’éducation thérapeutique du patient.
Pari réussi
Avec In Their Shoes, Tadeka, en partenariat avec l’Association François Aupetit, illustre leur volonté de placer le patient au cœur de leurs préoccupations.Après l’équipe du service de gastro-entérologie du CHU de Toulouse en charge des MICI et menée par le Docteur Jacques Moreau en 2016, les équipes médicales et gastro entérologie des CHU de Nice et de Nancy, c'est aujourd'hui plus de 75 professionnels en France et 400 dans le monde qui ont pu participer à cette expérience unique.
« Je pense qu’on a tous vécu cette expérience de manière intensive. Même après avoir travaillé tant d’années aux côtés des patients. J’en ai discuté avec un de mes patients. Il était presque ému de savoir que l’on faisait ça, ça leur montre que l’on porte de l’intérêt à un certain nombre de choses qu’ils ne peuvent pas toujours nous dire, par gêne » a déclaré un professionnel de santé.
À découvrir sur le même sujet : vous avez besoin de précisions sur la maladie de Crohn, la RCH ou les MICI en général ? Cette fiche, régulièrement actualisée, est faite pour ça.
Le diabète est aujourd'hui un problème de santé majeur. À l'échelle mondiale, en 2014, l'OMS estimait que 422 millions d'adultes vivaient avec le diabète, contre 108 millions en 1980. Le diabète, rappelons-le, est caractérisé par un état d’hyperglycémie chronique à jeûn. Cette hyperglycémie non contrôlée peut avoir de lourdes conséquences pour l’organisme. Découvrez nos 12 conseils pour lutter contre le diabète.
Différentes formes de diabète
Le diabète de type 1
Aussi appelé diabète insulino-dépendant, il est lié à une production insuffisante d’insuline, hormone sécrétée par le pancréas qui régule la glycémie. Celle-ci doit être apportée quotidiennement par le malade.À découvrir : Connaître les origines et les conséquences du diabète de type 1. Et surtout, 15 règles à appliquer au quotidien.
Le diabète de type 2
Également connu sous le nom de diabète non insulino-dépendant. Il est lié à trois causes principales : - une diminution de la sécrétion d’insuline du fait de perte de la sensibilité au glucose. - une production trop importante de glucose hépatique. - une résistance à l’insuline des cellules cibles (cellules hépatiques, musculaires).À découvrir : Bien comprendre le diabète de type 2 et connaître les 10 commandements nutritionnels.
Le diabète gestationnel
On le nomme ainsi car l’hyperglycémie est décelée la première fois pendant la grossesse et disparaît généralement après l’accouchement.Autres types de diabète
Le diabète MODY (maturity onset diabetes of the young) qui apparait vers 30 ans, est lié à la génétique. Les diabètes dits secondaires apparaissent quant à eux suite à des pathologies qui aboutissent à la destruction des cellules pancréatiques, telles que la pancréatite chronique.Le diabète et ses conséquences
Le diabète a des conséquences au niveau du système cardiaque, neurologique et rénale : 1 - risques de cardiopathie et d’accident vasculaire cérébral (AVC) : responsables de 50% de décès chez les diabétiques. 2 - la neuropathie peut aboutir, dans les pires des cas, à l’amputation des membres. 3 - La rétinopathie diabétique entraîne une cécité (1% de la cécité est liée au diabète). 4 - Le diabète induit dans certains cas une insuffisance rénale.À découvrir sur le même sujet : Tout savoir sur l'insuffisance rénale.
Il est à noter qu’en France, on dénombre environ 3,7 millions de personnes atteintes de diabète, et plus de 500 000 personnes sont diabétiques sans le savoir. Dans le monde, plus de 422 millions de personnes sont atteintes de cette pathologie. Les perspectives d’évolution du diabète vont vers une augmentation du nombre de malades. Il s’agit donc là d’un véritable problème de santé publique. Il existe des mesures de prévention pour prévenir l’apparition du diabète.
12 conseils pour limiter l’apparition du diabète
Au niveau nutritionnel
1 - Maintenir un poids de forme. En cas de surcharge pondérale, il est nécessaire d’être pris en charge pour retrouver son poids de forme. 2 - Avoir un régime alimentaire sain et équilibré. Faire trois repas principaux (composés d’une portion de viande/poisson/oeuf, de légumes, de céréales + un produit laitier éventuellement et un fruit). La collation, si elle a lieu, doit contenir un sucre lent (du pain par exemple). 3 - Manger à heures régulières et ne pas sauter de repas. 4 - En cas de diabète avéré, il est nécessaire de toujours avoir des morceaux de sucres sur soi, car un diabétique est sujet à des hypoglycémies. Ces sucres permettent de pallier ces hypoglycémies. 5 - Favoriser les aliments à index glycémique (IG) bas, et limiter fortement ceux à index glycémique élevé. L’index glycémique mesure la capacité d’un aliment glucidique donné à faire augmenter la glycémie (taux de glucose dans le sang) après son ingestion par rapport à un aliment glucidique de référence (glucose pur).À découvrir sur le même sujet : Comprendre l'index glycémique.
- Exemple d’aliments à IG bas : légumes secs, céréales complètes, yaourt, légumes verts, son et flocon d’avoine, les graines oléagineuses (amandes, noix par exemple), soja, etc… - Exemple d’aliments à IG élevés : purée de pomme de terre, frites, sodas, confiseries, céréales raffinées, céréales du petit déjeuner...
En cas de diabète, il est nécessaire de maîtriser les équivalences glucidiques pour apporter une certaine quantité de sucre dans votre alimentation. Par exemple, 50 g de pain équivalent à environ 150 g de pâtes cuites, et environ 200 g de lentilles. De même, 100 g de légumes apportent 5 g de glucides, et 1 fruit de taille moyenne en apporte 20 g.
6 - Limiter fortement l’apport de sucres à assimilation rapide (bonbons, confiseries). Ne pas consommer ces sucres pris isolément : ils doivent être consommés au moment du repas. Leur apport ne doit pas excéder 5% de votre apport énergétique journalier. Préférez les édulcorants et le mieux est de se déshabituer aux saveurs sucrées petit à petit. 7 - Penser à boire (environ 1,5 l d’eau par jour). Limiter les apports en alcool riches en sucres (apéritif, liqueur). 8 - Diminuer les matières grasses. Limiter les matières grasses d’origine animale (graisses saturées dans les viandes grasses, les charcuteries) et privilégier celles d’origine végétale (huiles). 9 - Consommer des féculents (céréales complètes/légumineuses par exemple) à chaque repas. 10 - Favoriser les fibres à chaque repas : des légumes aux repas principaux, consommez des graines oléagineuses (noix, noisettes amandes), des céréales complètes, des légumes secs.
Sur l’hygiène de vie
11 - Faire de l’exercice physique. Au moins 30 minutes par jour pour une activité physique d’intensité modérée. En faire régulièrement car cela permettrait de diminuer la résistance à l’insuline.À découvrir sur le même sujet : Les sports recommandés pour les personnes diabétiques.
12 - Limiter le tabac car celui-ci favorise les risques de pathologies cardio-vasculaires.
Pour une éducation nutritionnelle
Une prévention précoce pourrait limiter les risques d’apparition du diabète. Par exemple, les enfants en surpoids devraient être pris en charge très tôt pour diminuer l’apparition de ce risque.Contenu relu et validé par une diététicienne WeCook.
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