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Il y a quelques mois, l’Institut de Recherche en Santé Digestive de Toulouse dirigé par Nathalie Vergnolle a identifié, dans le côlon, une enzyme participant au syndrome de l'intestin irritable (SII). Il s’agit de la trypsine-3, qui constitue dès lors une nouvelle cible pour d'éventuels traitements médicamenteux des symptômes du SII.

De la trypsine-3 aux traitements médicamenteux ?

Très prometteurs, nous vous livrons les premiers résultats des travaux dans cet article quelque peu scientifique (Source INSERM) mais les personnes atteints de SII le liront sûrement avec beaucoup d’intérêt. Des troubles fréquents du transit intestinal, comme des constipations et/ou des diarrhées, des ballonnements ou des douleurs abdominales sont autant de symptômes constitutifs du syndrome du côlon irritable. Bien que bénin, le SII gâche la vie d'une part non négligeable de la population, en particulier des femmes.

"Ses causes ne sont pas clairement identifiées, et certaines parmi les plus citées - comme une infection passée ou le stress - restent de toute façon hors de notre portée d’action. L'idée est donc de rechercher les mécanismes induisant les symptômes pour intervenir à ce niveau" explique Nathalie Vergnolle.

Pour aller plus loin : Et si l'alimentation était la cause du SII : 

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/maladies-chroniques/2018/02/27/la-colopathie-fonctionnelle-ou-syndrome-intestin-irritable/

Son équipe, "Physiopathologie de l'épithélium intestinal", s'est intéressée aux protéases, des enzymes dont la fonction première est de digérer les protéines. Dès 2007, elle mettait en évidence une activité de type protéase anormalement élevée au niveau du côlon des patients. Un résultat surprenant puisque cette portion de l'intestin ne participe pas à la digestion, achevée bien en amont. "C'était une des premières preuves d'un réel dysfonctionnement organique, et cela a fait un certain bruit" se souvient la chercheuse, rappelant qu'on assénait alors volontiers un "c'est dans votre tête" aux personnes souffrant de SII.

Le coupable identifié

Dès lors se posait la question de l'origine de ces protéases inattendues : le reste d'une surproduction d'enzymes digestives par le pancréas ? Une sécrétion locale par le microbiote ? Grâce à une technique de visualisation de l'activité enzymatique qu'elle a elle-même mise au point (la "zymographie"), l'équipe toulousaine a montré que ces protéases sont en fait produites dans et par les cellules de l'épithélium, autrement dit de la muqueuse intestinale. Or, depuis quelques années, la recherche s'intéressait à cet épithélium, montrant en particulier que la muqueuse intestinale des personnes souffrant de SII présente une perméabilité anormale.

Pour aller plus loin : SII, causes, traitements et diagnostics : 

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/maladies-chroniques/2018/02/20/le-sii-est-une-maladie-chronique-et-taboue-qui-empoisonne-la-vie-de-tous-ceux-qui-en-sont-atteints-parlons-en/

Par ailleurs, l'intestin comporte de nombreux neurones, tant intrinsèques – contrôlant la fonction digestive – qu'extrinsèques – transmettant des informations au système nerveux central ou en recevant de lui. Les deux types interviennent dans les sensations douloureuses et leurs terminaisons aboutissent précisément à l'épithélium. C'est dans ce contexte que l'équipe a entamé une exploration systématique des protéases qu'elle a révélées, dans des biopsies de muqueuse de patients ou de témoins exempts de SII, ou dans des modèles animaux (souris et rats). Elle a finalement identifié la protéase en cause : la trypsine-3. Les chercheurs ont en outre démontré que l’enzyme agit à deux niveaux. Tout d'abord, elle excite les neurones intrinsèques et extrinsèques en se liant à un récepteur précis, le PAR-2 (protease-activated-receptor-2). C'est ainsi qu'elle peut rendre des animaux sains hypersensibles au ballonnement. Le fait qu'une protéase puisse jouer le rôle d'un neurotransmetteur avait d'ailleurs déjà été mis en évidence par cette même équipe. De plus, la trypsine-3 enzyme augmente la perméabilité épithéliale.

Deux axes de recherche

L'équipe se tourne aujourd'hui vers deux grandes directions. Il s'agit d'une part d'identifier, en collaboration avec un laboratoire pharmaceutique, des molécules capables d'inhiber l'action de la trypsine-3 et donc de soulager les patients. Une recherche loin d'être évidente puisque, comme le souligne Nathalie Vergnolle, "la trypsine-3 est la seule à ne pas avoir d'inhibiteur naturel. Au contraire, elle protège les autres trypsines de leurs propres inhibiteurs. Son rôle normal semble être d'amplifier l'activité protéolytique". Par ailleurs, les chercheurs toulousains veulent savoir si cette enzyme intervient dans d'autres pathologies liées à un dysfonctionnement épithélial, comme par exemple les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin.

Cinq millions de Français souffrent du syndrome de l’intestin irritable (SII). Une pathologie qui pèse lourdement sur la qualité de vie. Depuis quelques années, de nombreuses recherches scientifiques mettent en cause les perturbations du microbiote intestinal dans la survenue de cette pathologie. D’ailleurs certaines souches de probiotiques ont montré une réelle efficacité pour combattre les symptômes du SII.

Pour en savoir plus : le SII et l'alimentation :

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/maladies-chroniques/2018/02/27/la-colopathie-fonctionnelle-ou-syndrome-intestin-irritable/

Professeur Jean-Marc Sabaté, gastro-entérologue à l’Université Paris VII et à l’hôpital Avicenne, co-président de l'APSSII.

« Le syndrome de l’intestin irritable est une maladie fonctionnelle et bénigne du tube digestif. Autrement appelé colopathie fonctionnelle, il se caractérise par l’association de plusieurs symptômes. Et plus particulièrement de douleurs abdominales et de troubles du transit existants depuis au moins 6 mois», indique le Professeur Jean-Marc Sabaté. « Ces derniers peuvent être de différentes natures, notamment une diarrhée, une constipation ou une alternance des deux. Si les ballonnements ne font pas partie des critères de définition, ils concernent néanmoins 90% des patients ».

L’ensemble de ces symptômes reste certes bénin mais altère fortement la qualité de vie des patients, avec des retentissements sociaux et professionnels importants. « L’impact sur le quotidien des malades peut être similaire à celui que vivent les patients souffrant d’un diabète ou encore d’une dépression », précise le Pr Sabaté. « Par ailleurs, les traitements médicamenteux disponibles ne sont dans leur majorité pas remboursés. C’est donc une maladie qui coûte cher aux patients ». Sans oublier qu’aucun traitement ne permet de soulager durablement les malades.

Pour aller plus loin : tout savoir sur le SII : 

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/maladies-chroniques/2018/02/20/le-sii-est-une-maladie-chronique-et-taboue-qui-empoisonne-la-vie-de-tous-ceux-qui-en-sont-atteints-parlons-en/

Probiotiques : des souches qui ne se valent pas

Dans ce contexte, l’approche d’une prise en charge par des souches bien spécifiques de probiotiques s’avère de plus en plus prisée par les patients. D’ailleurs, la recherche scientifique s’intéresse depuis de nombreuses années au rôle du microbiote dans le déclenchement du SII. Et le Professeur Sabaté a travaillé sur ce sujet. « Il existe de nombreux mécanismes connus dans cette maladie dont un certain nombre est lié au microbiote. Des perturbations de ce dernier, qu’on appelle dysbiose, peuvent en effet être à l’origine ou associés au SII. »

Aujourd’hui les probiotiques sont de mieux en mieux évalués et constituent une option thérapeutique sérieuse. Mais comme l’explique notre spécialiste, toutes les souches de probiotiques ne se valent pas. « Certaines ont fait l’objet d’études sérieuses et ont prouvé leur efficacité dans la réduction des symptômes du SII, plus particulièrement au niveau des douleurs abdominales ». C’est le cas de la souche « Bifidobacterium Infantis 35624® – disponible en France depuis mars sous le nom d’Alflorex® – qui a démontré une amélioration des symptômes par rapport au placebo. »

Les recommandations de la SNFGE et de la WGO

L’efficacité de cette souche a largement été documentée dans de nombreuses études publiées dans des revues scientifiques reconnues. Ces recherches lui confèrent une légitimité forte. A tel point qu’elle figure dans les recommandations de la Société nationale française de gastro-entérologie (SNFGE) et de la World Gastroenterology Organisation (WGO). Pour conclure, le Pr Sabaté estime plus « logique de prescrire des compléments alimentaires qui ont montré leur efficacité. »

(Source Destination Santé.)