
Parce que le microbiote est partout, dans notre organisme comme dans les travaux de recherche, des chercheurs ont étudié le rôle du microbiote dans les tumeurs pancréatiques et son lien avec la survie des patients. L’exploitation des données issues de ces recherches pourrait aider à améliorer le pronostic obscur de cette maladie.
Le cancer du pancréas
Le pancréas est un organe mal connu de notre système digestif et pourtant essentiel. Il fabrique différents sucs essentiels à la digestion et a un rôle actif dans le métabolisme des glucides. Il est en effet le siège de la synthèse de 2 hormones essentielles : l’insuline et le glucagon.Dans la majorité des cas, le cancer du pancréas se développe au niveau de la tête du pancréas, là où se trouve les cellules impliquées dans la production des sucs digestifs. Son développement est souvent rapide mais les premiers symptômes ne sont pas caractéristiques de la présence d’une tumeur. Le diagnostic est alors tardif, lorsque la tumeur est déjà bien développée et s’est propagée, ce qui rend le pronostic mauvais. Les facteurs de risque du cancer du pancréas sont en premières lignes le tabac, le surpoids et les prédispositions génétiques.
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/cancers/2019/02/17/cancers-lies-a-lobesite-explosent-chez-les-moins-de-50-ans/
La génétique ne fait pas tout
Même si la génétique peut prédisposer au développement d’un cancer du pancréas, celle-ci ne semble pas avoir d’impact sur le pronostic de la maladie.Une équipe de recherche américaine s’est alors intéressée à un autre élément de la maladie : le microbiote de la tumeur. À partir de données issues de deux groupes d’individus, leur démarche a consisté à comparer les microbiotes et le système immunitaire des patients en fonction de leur survie à plus ou moins 5 ans.
Le microbiote tumoral révélateur de pronostic
Leurs analyses les ont amenés à plusieurs observations et autant d’hypothèses :- Le microbiote de la tumeur est différent selon les patients. Ainsi, les patients ayant une meilleure survie présentent une tumeur avec une plus grande diversité bactérienne que les patients avec une moins bonne survie.
- En poussant plus loin les analyses, les chercheurs ont identifié une signature bactérienne de la tumeur, c’est-à-dire un groupe de bactéries présentes de manière prédominante chez les patients ayant une meilleure survie et qui pourrait prédire ce statut.
- Toujours chez les patients ayant une meilleure survie, leur tumeur renferme davantage de cellules immunitaires dirigées contre la tumeur elle-même.
- Le microbiote de la tumeur est relativement caractéristique, pourtant une certaine part de ce microbiote est commun avec le microbiote des tissus intestinaux sains avoisinants. Ce qui laisse penser qu’il y existe une migration des bactéries intestinales vers la tumeur.
La greffe fécale pour le traitement du cancer du pancréas ?
En poussant l’expérimentation plus loin, les chercheurs ont voulu voir si une greffe de microbiote fécal pouvait influer sur le développement de la tumeur pancréatique et donc la survie du patient. Ils ont donc réalisé des greffes fécales sur des souris chez lesquelles une tumeur avait été implantée. La transplantation fécale provenait soit de patients en cours de traitement pour un cancer pancréatique, soit de patients en rémission d’un cancer pancréatique, soit d’individus sains. La tumeur a évolué chez toutes les souris mais de manière différente : la tumeur des souris ayant reçu la greffe des patients en rémission était la moins développée des trois et celle qui présentait également le plus fort taux de cellules immunitaires.https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/2018/12/21/le-microbiote-fecal/
Malgré ces données encourageantes pour les patients atteints d’un cancer pancréatique, les chercheurs modèrent leurs propos. Selon eux, beaucoup de points restent encore à reproduire, confirmer et expliquer. Mais ces données ouvrent des perspectives sur le développement d’un marqueur de pronostic et d’un moyen de traitement du cancer pancréatique.
Sources
- Institut National du Cancer, - Riquelme E, Zhang Y, Zhang L, et al., "Tumor Microbiome Diversity and Composition Influence Pancreatic Cancer Outcomes", Cell, 8 août 2019, 178 (4) : 795-806.e12, - National Cancer Institute.De nouvelles données pour expliquer le lien entre bactéries intestinales et diabète ? Notre microbiote intestinal et en particulier la dysbiose était déjà associée au développement d’une résistance à l’insuline, elle-même initiatrice du diabète de type 2. Les mécanismes en jeu commencent maintenant à être élucidés.
Système immunitaire et diabète
Tout a commencé par un constat : le système immunitaire intestinal semblerait jouer un rôle important dans l’apparition de la résistance à l’insuline. Une équipe de chercheurs canadiens a donc décidé de creuser le sujet et plusieurs pistes ont été explorées. Les chercheurs ont ainsi pu ressortir plusieurs éléments : - Nos cellules immunitaires localisées au niveau de nos intestins fabriquent naturellement des immunoglobulines A (IgA). Or ils ont observé que lors d’une alimentation riche en graisses, cette synthèse d’IgA est réduite ; - Les IgA sont des molécules essentielles à la régulation du métabolisme du glucose. En leur absence et si l'alimentation est hyper lipidique, la glycémie à jeun est élevée et une insulinorésistance est mise en évidence.Le microbiote, un facteur supplémentaire dans l’équation ?
En temps normal, les IgA jouent entre autres le rôle de régulateur de notre microbiote : elles contrôlent la liaison entre nos bactéries intestinales ou leurs métabolites et nos cellules intestinales pour que tout ce petit monde vive en harmonie. Or une alimentation riche en graisses a de nombreuses répercussions sur notre organisme au-delà des conséquences nutritionnelles. Ce type d’alimentation favorise par exemple l’installation d’une dysbiose. Et ensuite les réactions s’enchaînent : la perturbation du microbiote intestinal détériore les relations entre nos cellules et nos bactéries, notre paroi intestinale est altérée, la perméabilité intestinale augmente, une inflammation s’installe… et progressivement l’insulinorésistance fait son nid.https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/recherche/etudes-et-experimentations/2019/07/23/la-permeabilite-intestinale-quand-notre-intestin-devient-une-passoire/
En identifiant les facteurs impliqués dans le développement de l’insulinorésistance, leurs rôles et leurs impacts sur nos cellules et notre microbiote intestinal, les chercheurs espèrent mieux cerner les facteurs favorisant ces troubles métaboliques et ainsi orienter la recherche vers de nouvelles approches thérapeutiques.
Source
Luck H, Khan S, Kim JH, et al., "Gut-associated IgA+ immune cells regulate obesity-related insulin resistance.", Nat Commun., 2019 Aug 13;10(1):3650.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a dévoilé vendredi 20 septembre le nouveau programme national nutrition santé 2019 (PNNS). Son objectif principal est clair : « permettre aux Français de rester en bonne santé tout au long de leur vie grâce à de bons réflexes pour mieux manger et bouger ». Tour d’horizon de ce quatrième PNNS.
Programme national nutrition santé 2019
Le 4e PNNS a 3 objectifs principaux : « Diminuer de 15% l’obésité et stabiliser le surpoids chez les adultes ; diminuer de 20% le surpoids et l’obésité chez les plus jeunes ; Réduire le pourcentage de personnes âgées dénutries de 30% ». Ces objectifs ne sont pas nouveaux et les solutions que proposent ce plan, pas plus. Hormis le nutri-score qui change petit à petit les habitudes des Français et qui participe à la suppression de certains additifs.L’activité physique, oui mais…
Près de la moitié des adultes sont en surpoids, afin d’enrayer cette évolution due à la sédentarité, le 4e PNNS propose de développer l’activité physique. Pour les adultes en bonne santé, on encourage de bouger plus. Le Pr Salomon, Directeur général de la santé précise : « les adultes doivent davantage bouger, se rendre à pied ou à vélo à leur travail. »Pour les adultes malades chroniques ou atteints d’une affection longue durée (ALD), le plan préconise de renforcer « la prescription d’activité physique adaptée par les médecins et développer la pratique d’activité physique adaptée pour les personnes atteintes de maladies chroniques. »
Conseiller une activité physique à un adulte n’est pas nouveau et, de plus, le conseil doit se faire en fonction de l’état de santé du patient. En effet, la HAS considère l’activité physique comme une thérapie non médicamenteuse à part entière depuis 2011. Les professionnels de santé ont déjà été mis à contribution. En 2017, une loi rappelle que les médecins traitants peuvent prescrire une activité physique adaptée aux capacités et aux risques de leurs patients atteints d'une affection longue durée exonérante. Cependant, l’activité physique n’est pas remboursée par l’assurance maladie. De plus, les médecins ne sont pas formés pour ce genre de prescription. Enfin, les pharmaciens ont été également mis à contribution. En 2018, une convention a été signée afin de développer les connaissances des étudiants en pharmacie et en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) sur l'activité physique comme facteur de santé. Ils seront formés pour promouvoir la pratique régulière d'une activité physique auprès des patients atteints de maladies chroniques.
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/tous-pour-un/2018/10/30/la-sedentarite/
Les constantes : le surpoids des adolescents...
Le nouveau PNNS souhaite « diminuer de 20% le surpoids et de l’obésité chez les enfants et les adolescents ». On parle de ce surpoids depuis plus de 20 ans et il reste toujours un problème de santé publique. Ont été incriminés : les écrans (jeux et télévisions, etc.), les parents (mauvaise éducation nutritionnelle, absence, etc.), le manque de sport... Aujourd’hui il semblerait que la précarité soit la cause la plus retenue. En effet, une constante est claire : les enfants d’ouvriers ont un IMC plus élevé que ceux des cadres. Et cette constatation peut aussi être faite sur les enfants vivants dans des régions défavorisées.Quelle solution proposer pour faire maigrir des personnes quand on ne peut diminuer la précarité ? Se tourner vers les acteurs économiques pour « réduire les teneurs en sel, en graisses et en sucre des aliments, tout en augmentant les quantités de fibres. La France s’est engagée auprès de l’OMS à réduire de 30% la consommation de sel des Français d’ici 2025 ». Est-ce vraiment auprès des géants de l’agro-alimentaire qu’il faut se tourner ? Rappelons que taxer les boissons sucrées a eu une conséquence économique étonnante, l’augmentation du prix des produits. En effet Coca-cola a réduit son taux de sucre dans sa boisson star mais également la taille de la bouteille pour un prix supérieur (le downsizing). Faire payer une taxe aux entreprises, c’est bien faire payer le consommateur.
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/bien-manger/enfants/2019/01/11/les-enfants-consomment-trop-de-sucre/
Et la dénutrition des personnes âgées
Face à cette obésité, la dénutrition des personnes âgées pose aussi un problème car elle peut entraîner une baisse de la qualité de vie voire d’une mortalité. Le 4e PNNS vise une réduction du « pourcentage de personnes âgées dénutries vivant à domicile ou en institution de 30 % au moins pour les plus de 80 ans. » Pour atteindre cet objectif, il faut plus de personnel dédié aux personnes âgées. Repérer la dénutrition chez une personne âgée demande en effet du temps, de l’écoute. Et pour cela, il faut que le personnel soit assez nombreux pour repérer les premiers signes de dénutrition. De plus, doit-on encore parler de la qualité de la nourriture distribuée dans les hôpitaux ? Des efforts ont été faits certes mais en 2018, le Conseil national de l’alimentation, une instance consultative indépendante, placée sous l’égide des ministres chargés de l’agriculture, de la consommation et de la santé, signalait que « le statut nutritionnel des patients se détériore de façon significative lors des séjours hospitaliers » et que « l’importance de l’état nutritionnel du patient sur l’évolution de sa maladie est largement sous-estimée ». Ainsi, des études montrent qu’il existe « une relation entre la durée du séjour et le risque de dénutrition ». Le CNA dresse un état des lieux sévère. Une sous-consommation massive (touchant jusqu’à plus de 50 % des patients), des repas aux apports nutritionnels insuffisants, un gaspillage alimentaire excessif (les patients en court séjour (hôpital) produisent environ deux fois plus de pertes, 362 g/repas et par personne, que les résidents de long séjour (hôpital ou maison de retraite) ; 166 g/repas et par personne. À titre indicatif, le poids moyen de l'alimentation (hors boissons) d'un adulte sain est de l'ordre de 1,100 à 1,200 g par jour et par personne.)».Bon à savoir, une « semaine nationale de la dénutrition » va être mise en place. Elle visera, chaque année, à sensibiliser le grand public, les professionnels de santé et du secteur social, à cette maladie qui touche notamment nos aînés.
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/tous-pour-un/2018/11/26/denutrition/
Une récompense pour le Nutri-score
« On a un outil français, mis en place par des scientifiques français, plébiscité par nos concitoyens, le nutri-score qui permet de choisir en toutes connaissances de causes dans les rayons le plat qui lui apparaît le plus fiable en termes de qualité et d’équilibre nutritionnel. Les industriels se sont engagés. Ils ont amélioré la composition des aliments grâce au nutri-score qu’on voit de plus en plus dans les rayons. », se félicite le Pr Salomon.C’est vrai que le nutri-score est de plus en plus utilisé mais aussi mieux identifié par les utilisateurs. Il a un impact sur les choix de produits alimentaires pour plus de 4 personnes sur 10 connaissant le logo. Ce logo a fait changer durablement certaines habitudes alimentaires chez 25 % de consommateurs (+ 10 points par rapport à avril 2018). « Deux ans après son lancement officiel, la notoriété de cet étiquetage nutritionnel a fortement progressé, passant de 58 % en avril 2018 à 81 % en mai 2019. Près de 9 Français sur 10 se disent favorables à ce qu’il devienne obligatoire » peut-on lire dans le rapport du 20 septembre 2019 édité par Santé Publique France.
Une conséquence inattendue du Nutri-score
Cet engouement pour le nutri-score mais aussi pour les applis qui s’appuient notamment sur le nutri-score, est utilisé par les enseignes de distribution. Ainsi, L’Usine Nouvelle révélait ce mois-ci qu’Intermarché s’est allié à Yuka, une application qui note les aliments en prenant en compte le nutri-score pour 60 %, la présence d’additifs pour 30 % et pour 10 % le bio. L’enseigne demande à ce que le produit affiche un seuil supérieur à 50%, sinon l’application propose un autre produit. Conséquence : près de 900 recettes seront changées et 140 additifs seront supprimés.https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/consommation/reglementation-agro-alimentaire/2018/11/02/premiere-bougie-du-nutri-score/
Sources
- Santé publique France, - Conseil national de l'alimentation, - Sport santé formation, - L'Usine Nouvelle, - Santé publique France.
Le thé vert, riche en gallate d’épigallocatéchine (EGCG) de la famille des catéchines, a la réputation d’avoir un effet anti-oxydant et anti-inflammatoire sur le développement des tumeurs. Le réseau national alimentation cancer et recherche, affilié à l’Inra, s’est penché sur les vertus de cette boisson. Thé vert et cancer : résultats.
Thé vert et cancer, méta-analyse
L'alimentation a en effet un impact sur l'équilibre inflammatoire. Les sucres raffinés, les graisses saturées et l'alcool sont pro-inflammatoires, au contraire des graisses polyinsaturées et des antioxydants : caroténoïdes des fruits et légumes verts, polyphénols (légumes, thé, vin rouge), vitamines C, E, A, D. C’est pour cela que le thé vert a été porté aux nues par certains médecins qui n’hésitent pas à le recommander comme anti-cancéreux. Face à cet engouement, le réseau NACRe a donc cherché à savoir si le thé a des propriétés anti-cancéreuses. Il a posé 3 questions : le thé vert permet-il d’éviter l’apparition de cancers ? Peut-on en consommer à volonté ? Peut-on en boire pendant une chimiothérapie ?L’effet miraculeux de cette boisson ne résiste pas à une étude détaillée. Tout d’abord, les études qui suggèrent que « le thé vert ses extraits riches en catéchines et utilisés à fortes doses pourraient réduire la multiplication des cellules tumorales » n’ont jamais été démontrées chez l’humain mais sur des animaux de laboratoire ou de cellules en culture. De plus, NACRe a repris les résultats de plusieurs analyses effectués chez l’homme qui ne montrent « aucune association entre thé vert et cancer ». Plus précisément, « aucune étude clinique chez l’homme n’a montré de réduction de risques de cancer ».
Une alimentation diversifiée pour se défendre contre les agressions
Une alimentation diversifiée permet à l’organisme de trouver tous les éléments dont il a besoin pour se développer ou se défendre contre les agressions internes ou externes. Certains aliments riches en polyphénols, caroténoïde et vitamines C et E, aident nos cellules à piéger les antioxydants. D’autres vont nous aider à stopper la prolifération des cellules cancéreuses, ce sont les aliments riches en sulforaphane, anthocyanes, diallylSulfide, flavonoides et lycopène. Enfin n’oublions pas les aliments qui participent au renforcement du système de détoxification de la cellule, car ils sont riches en glucosinolates, sulforaphane, flavonoïde, sulfide. Ces aliments consommés régulièrement et de façon équilibrée participent tous à combattre le cancer, ils doivent donc être mangés de façon régulière sans en privilégier un plutôt qu’un autre.https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/bien-manger/aliments/2019/02/04/liens-entre-alimentation-et-cancer/
Thé vert, carence en fer et risques
Selon NACRe « le thé vert diminue l’absorption du fer, il est donc préférable de le consommer en dehors des repas et dans des quantités limitées ».Le fer est nécessaire à l’organisme car il sert au transport de l’oxygène dans le sang par l’hémoglobine. Un manque de fer ou anémie ferriprive (AF), peut aussi compromettre les fonctions cognitives mais aussi la croissance des enfants et des adolescents. Chez les femmes, l’AF est plus importante. Sylvie Avallone, professeure de nutrition et sciences de l’alimentation (Montpellier SupAgro) explique « Les femmes ont des besoins en micronutriments essentiels supérieurs à ceux des hommes (tels que le fer, le zinc, les vitamines A, B9, B12) dès lors qu’elles deviennent en âge de procréer (menstruations), et plus fortement encore lors des périodes de gestation et d’allaitement. Elles ont notamment un besoin en fer de +45 % versus les hommes. En France, on estime que l’AF toucherait 16 % des femmes ».
La consommation insuffisante de fer biodisponible est une des causes de ces anémies. Actuellement, les femmes auraient tendance à manger moins de viandes voire à la supprimer complètement de leur alimentation. Or, le fer de la viande est mieux assimilé par l’organisme que celui des légumes ou des légumineuses. « On absorbe à peine 5 % du fer des légumes secs riches en fer, contre 20 à 25 % pour la viande », indique Sylvie Avallone.
Attention aux boissons trop chaudes
De plus, Nacre nous met en garde contre le fait de boire des boissons trop chaudes régulièrement. « Le fait de consommer régulièrement des boissons chaudes à plus de 65 ° augmente le risque de cancer de l’œsophage. » En effet, une récente étude suggère que consommer des boissons trop chaudes régulièrement provoque des brûlures qui lorsqu’elles sont répétées altèrent la capacité auto-réparatrice des cellules lésées et augmentent ainsi le risque de développement de cancer.De plus, « une consommation de compléments alimentaires à base de cathéchines à forte dose (800 mg par jour) est associé à des risque de toxicité hépatique ». En effet, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments, les cathéchines que l’on trouve dans les infusions de thé vert ne présentent aucun danger. Cependant, « en ce qui concerne les compléments alimentaires, les experts de l'EFSA ont conclu – sur la base d'études réalisées auprès de volontaires sous surveillance médicale – que des doses d'EGCG de 800 mg/jour pourraient être associées à des signes initiaux de lésions hépatiques. »
https://le-quotidien-du-patient.fr/special/2018/08/02/le-the-boisson-miracle/
Thé vert : quel impact sur les traitements ?
Enfin, si vous suivez un traitement contre le cancer, sachez qu’il vaut mieux éviter la consommation de thé vert. NACRe prévient « le thé vert peut augmenter la toxicité de traitements de chimiothérapie et réduire l’efficacité de la chimio ou de la radiothérapie. »De plus, selon une étude peu récente, le thé vert pourrait interagir avec certains médicaments comme des anticoagulants, les rendre moins efficaces, comme l’aspirine, ou plus efficaces. Précisez bien à votre médecin que vous consommez du thé vert si vous devez suivre un traitement dans la durée. En cas de chimio ou de radiothérapie, NACRe conseille d’arrêter de consommer du thé vert, le jour du traitement ainsi que les deux jours avant et après. Il est également conseillé d’arrêter d’en consommer avant une opération chirurgicale.
Une boisson à consommer avec modération…
https://www.youtube.com/watch?v=X4AuP92LQec
Sources
- NACRe, - Islami, F., Poustchi, H., Pourshams, A., Khoshnia, M., Gharavi, A. et al., "A prospective study of tea drinking temperature and risk of esophageal squamous cell carcinoma", International journal of cancer, mars2019, - Morey B. et al., "A review of evidence-based practice in nutrition related complementary therapies: improving the knowledge of dietitians", Cancer Forum, Vol 35 Issue 2, 2011, - MeatLab.
La notion d’index glycémique est liée instantanément au diabète. C’est indéniable. Mais plus les études affluent, et plus la notion d’index glycémique devient liée également à d’autres maladies : dépression, acné, inflammation, et même cancer ! Car un régime à base d’aliments dont l’index glycémique est bas diminue effectivement le risque de cancer de l’endomètre.
La qualité des glucides a un impact sur le risque du cancer de l’endomètre
Une méta-analyse a rassemblé les résultats de différentes études afin d’étudier le lien entre la quantité ou la qualité des glucides et le cancer de l’endomètre. Si la quantité de glucides n’a pas de réels effets sur ce cancer, la qualité de ceux-ci, elle, a un effet. Et cette qualité se mesure notamment via l’index glycémique (IG).Ainsi, plus l’index glycémique des aliments est élevé, plus le risque de cancer de l’endomètre est majoré. Les résultats montrent en effet qu’une augmentation de 10 unités de l’index glycémique élève de 4 % le risque de cancer de l’endomètre.
Et si l’on va plus loin, la charge glycémique augmenterait également le risque de cancer de l’endomètre. La charge glycémique (ou charge glucosée) correspond au lien entre la qualité des glucides et la quantité de glucides de l’aliment. La charge glycémique est le produit entre la quantité de glucides (en grammes) et l’index glycémique de l’aliment. Cette notion est intéressante puisqu’elle permet de comparer les augmentations de glycémie pour une même charge glycémique. Mais cette notion a des limites puisqu’elle ne prend pas en compte l’apport calorique de l’aliment, ce qui fausse ce comparatif.
Pour tout savoir sur l'index ou indice glycémique :
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/bien-manger/aliments/2017/12/11/tout-savoir-sur-lindice-glycemique-en-7-points/
L’alimentation impliquée dans le cancer de l’endomètre ?
Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’alimentation joue un rôle majeur dans le risque de cancer de l’endomètre. Comme de nombreux autres cancers finalement. Il a été montré que : - Une masse corporelle importante, un tour de taille important, et un rapport taille/hanche trop important augmentent le risque de cancer de l’endomètre de façon prouvée, - Une alimentation dont la charge glycémique est trop élevée augmente également le risque de ce cancer - En revanche, activité physique et café diminuent ce risque.Les mécanismes mis en jeu : l’hypersinsulisme au centre de l’attention
Pour expliquer ce lien entre alimentation basée sur des aliments à IG élevé et cancer de l’endomètre, il faut se tourner vers la notion de l’hyperinsulinisme. En effet, une consommation excessive d’aliments à IG élevé augmente le taux d’insuline dans le corps (l’insuline étant une hormone secrétée par le pancréas qui permet de réguler notamment la glycémie quand celle-ci devient élevée). Et cette élévation du taux d’insuline augmente à son tour la biodisponibilité d’un facteur de croissance, l’IGF-1. Ce dernier est impliqué dans la croissance cellulaire, dans la diminution de la mort cellulaire, et dans la stimulation des divisions cellulaires de lignées de cellules impliquées dans le cancer de l’endomètre. Par ailleurs, une alimentation riche en aliments à IG élevé augmente également le stress oxydatif, impliqué lui aussi dans la cancérogenèse.https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/bien-manger/aliments/2017/12/12/100-aliments-et-leur-index-glycemique-ig/
L’équilibre alimentaire : des réflexes à avoir
En soi, cela paraît surprenant de savoir qu’une alimentation riche en aliments à IG haut augmente le risque de cancer de l’endomètre. Mais finalement, en y réfléchissant bien, on se rend-compte que notre alimentation peut avoir un impact sur de nombreux cancers, même ceux qui n’ont pas forcément un lien direct avec l’alimentation (par exemple, les aliments sont en contact direct avec les organes digestifs, alors qu’ils ne le sont pas avec l’endomètre, les poumons, les ovaires, etc.).Mais si l’on se réfère au WCRF (World cancer Research Fund), nous voyons que finalement presque tous les cancers sont liés à notre alimentation. Et finalement, si pour certains cancers il y a des spécificités, les grandes lignées restent les mêmes. L’alimentation équilibré, variée, à base de fruits et légumes, tout en évitant les aliments à IG haut (et aliments ultra-transformés) sont les recommandations de base pour prévenir l’apparition de cancers. L’objectif est d’avoir un poids de forme stable dans le temps, et tout ceci est accompagné d’une activité physique régulière.
Alors si vous ne répondez pas à ces recommandations dans les grandes lignes, le changement, c’est maintenant !
Sources
https://www.lanutrition.fr/un-lien-entre-indice-glycemique-et-cancer-de-lendometre - Manuel de nutrition pour le patient diabétique, Louis Monier et Jean-Louis Schlienger, Elsevier Masson, 2018. - Sadeghi A. et al., "Carbohydrate quantity and quality affect the risk of endometrial cancer: A systematic review and dose-response meta-analysis", Clinical Nutrition, 2019, in press, - Fondation contre le cancer, - Société française de nutrition, - World cancer Research Fund.
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