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Comme chaque année, la Direction des études rattachée au ministère des Solidarités et de la santé (Drees) rend public les dépenses de santé qu'engagent les Français. Combien dépensons-nous chaque année ? Qu'en est-il des soins restant à charge ? Décryptage

C'est une excellente nouvelle qui semble récompenser les nombreuses campagnes de sensibilisation de ces dernières années. Alors que le nombre de nouveaux diabétiques ne cessait de croître, une étude présentée aujourd'hui au Congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète révèle une baisse des nouveaux cas de diabète. Peut-on espérer une maîtrise de l'épidémie ? LQDP vous explique. 

L'espoir face à la baisse des nouveaux cas de diabète

Les dernières données présentées au Congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète, qui se tient actuellement à Barcelone, révèlent que l'incidence des nouveaux cas de diabète diminue enfin. En 2010, on dénombrait 11 hommes sur 1000 âgés de plus de 45 ans devenus diabétiques et 7,6 femmes pour 1000 âgées de plus de 45 ans.

Alors qu'en 2017 "seulement" 9,7 hommes sur 1000 et âgés de plus de 45 ans sont devenus diabétiques (donc contre 11/1000 sept ans plus tôt). Quant aux femmes, ce sont 6,2 sur 1000 d'entre elles âgées de plus de 45 ans qui sont aujourd'hui diabétiques (contre 7,6/1000 en 2010).

Une véritable bonne nouvelle qui peut faire naître des espoirs de maîtrise de cette maladie chronique, que les spécialistes attribuent notamment à une meilleure hygiène de vie, à une pratique accrue de l'activité physique et à une amélioration de notre régime alimentaire. Les campagnes de sensibilisation semblent commencer à porter leurs fruits...

Un espoir à l'échelle mondiale

Ces résultats semblent corroborer les conclusions d'une étude présentée deux jours auparavant lors Congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète. Une équipe de chercheurs australiens a dirigé une méta-analyse (une analyse qui compile puis synthétise les résultats de plusieurs études de recherche médicale) sur 275 travaux ayant évalué l'incidence de cette pathologie au niveau mondial. Et leurs conclusions signalent qu'après une très forte hausse dans les années 90, nous assistons aujourd'hui à une stagnation voire un déclin du nombre de nouveaux diabétiques.

Une bonne nouvelle en demi-teinte : la prévalence du diabète augmente

Les nouveaux cas de diabète diminuent certes mais le nombre total de diabétiques continue à augmenter. En 2010 en effet, 11,5% des hommes de plus de 45 ans et 8,4% des femmes de plus de 45 ans vivaient au quotidien avec un diabète de type 2. Sept ans plus tard, la prévalence du diabète est de 12,1% chez les hommes et 8,4% des femmes de plus de 45 ans. Il fallait bien une ombre au tableau...

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/maladies-chroniques/2019/06/09/prevenir-le-diabete-de-type-2/

Sources

- Sciences et Avenir avec AFP, - Ouest France.

Crédit Photo : © Adobe stock.

Les scientifiques savent désormais que les perturbateurs endocriniens (PE) sont en cause dans certains cancers. Même si nous pouvons rendre quelques précautions, il est difficile de les éviter. Afin d’informer de manière claire la population, l’Institut national du cancer (Inca) édite régulièrement des Fiches repères qui sont un état des lieux des connaissances pour un sujet précis. Cet été est parue la fiche sur les PE, qui nous renseigne donc sur ces fameux PE. Petit tour d’horizon.

Perturbateurs endocriniens, petit rappel

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a une définition très claire des PE : « les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi des effets néfastes sur cet organisme ou sur ses descendants ».

Cependant, il est dur d’éviter ces PE car nous les trouvons dans beaucoup de produits courants. L’Inca en a dressé une liste :

Les dérivés phénoliques (bisphénols, parabènes, halogéno-phénols)

Dans les contenants alimentaires (canettes, boîtes de conserve, bouteilles en plastique, pots de yaourts, films alimentaires), les cosmétiques (crèmes hydratantes, gels douche, shampoings, maquillage), les tickets de caisse, les lentilles de contact...

Certains pesticides (atrazine, éthylène thiourée)

Utilisés dans l’agriculture, les jardins particuliers, le nettoyage urbain ou retrouvés dans l’alimentation non biologique;

Des produits biocides

Comme les anti-poux ou les traitements des animaux domestiques ;

Des retardateurs de flammes (polybromodiphényls)

Ceux-ci sont présents dans les mousses pour les mobiliers, les tapis et les équipements électroniques ;

Des phtalates

Présents dans les jouets en plastique, le vernis à ongles, les produits d’entretien, les barquettes alimentaires, les bouteilles en plastique et certains ustensiles de cuisine;

Des alkylphénols (nonylphénols)

Retrouvés dans les emballages plastiques, les lingettes jetables, les détergents, les lessives ou les cosmétiques.

On en trouve également dans l’alimentation et l’environnement (eau, sols, air et végétaux). Nous sommes donc en contact permanent avec les PE et désormais les scientifiques savent qu’ils sont la cause de certains cancers.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/tous-pour-un/2019/01/29/nouveau-plan-contre-les-perturbateurs-endocriniens/

Quels cancers pour quels perturbateurs endocriniens ?

Les PE causent surtout des cancers hormonodépendants c’est-à-dire cancers du sein, utérus, prostate et testicules. Certains traitements contenant des PE qui sont avérés cancérigènes par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), ont été et sont encore la cause de cancer hormonédependants. Ainsi :

Le diéthylstilbestrol, plus connu sous le nom de distilbène

Traitement contre les fausses-couches, a causé des cancers du sein, chez les femmes, chez leurs filles, des cancers du vagin et chez les garçons des cancers des testicules et de la prostate. On parle également de malformation.

Les traitements hormonaux de la ménopause

Qu’ils soient à base œstrogènes ou estroprogestatifs, augmentent les risques de cancer du sein, de l’endomètre et des ovaires.

Les contraceptifs oraux estroprogestatifs

Ils augmentent les risques de cancers du sein, utérus et foie. Cependant, ils protègent du cancer de l’endomètre et des ovaires.

Autres cancers liés aux perturbateurs endocriniens

Certains PE, déclarés potentiellement cancérogènes par le CIRC, sont aussi la cause de cancers autres. Les PCB sont la cause de cancer du sein et de lymphome malin non hodgkinien. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), provoquent des cancers du poumon, vessie et peau. Les phtalates, sont la cause de tumeurs du foie et du testicule. Certains pesticides organochlorés, sont à l’origine de cancers du foie, testicule, sein et lymphome malin non hodgkinien.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/au-vert/culture/livres/2018/10/08/perturbateurs-endocriniens-et-sante/

Conseils de précaution à l'égard des perturbateurs endocriniens

L’Inca ne fait pas que signaler les PE et leur implication dans certains cancers, elle conseille également quelques principes de précaution qui nous permettent de réduire notre exposition aux PE.

Exposition par voies aériennes

1- Aérer pendant au moins 10 min son logement chaque jour quelle que soit la saison.

2- Limiter les utilisations des produits d’entretien et bien en respecter le mode d’emploi.

3- Ne jamais utiliser plusieurs produits d’entretien à la fois.

4- Eviter les sources de polluants de l’air intérieur (diffuseurs de parfums, bougies, encens…).

https://le-quotidien-du-patient.fr/special/2019/03/06/menage-et-declin-fonction-pulmonaire/

Expositions alimentaires

1- Privilégier les aliments bio.

2- Privilégier le fait maison.

3- Eviter les plats préparés et les aliments ultra-transformés (barrs chocoatés, encas sucrés et salés, sodas…).

4- Eviter de chauffer des aliments dans des contenants en plastique.

Ne pas consommer plus de 2 fois par semaine du poisson (limiter sa consommation les anguilles, barbeau, brême, carpe, silure).

 

Pour découvrir les fiches repère de l'Inca, c'est par ici

S’il vous fallait une raison supplémentaire de vous accorder un petit verre de vin rouge, la voilà : c’est pour votre microbiote ! Car en plus d’être intéressant pour votre cœur, votre verre de vin rouge pourrait aussi être bénéfique pour votre microbiote. Alors, à la santé de votre microbiote !

Microbiote et alcool

A priori, l’alcool et nos bactéries ne semblaient pas faire bon ménage. Une étude de 2018 avait effectivement montré que la consommation d’alcool engendrait un déséquilibre du microbiote buccal. Ces constatations étaient vraies pour tout type de boisson alcoolisée mais particulièrement marquées chez les personnes ayant une consommation élevée. Dans le cas de cette étude, il s’agissait des femmes et des hommes consommant respectivement plus de 1 ou 2 verres de boissons alcoolisées par jour.

L'étude de 2018 :

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/recherche/etudes-et-experimentations/2018/09/04/alcool-et-microbiote/

Un cas à part pour le vin rouge ?

C’était sans compter sur cette nouvelle étude, dans laquelle une équipe de chercheurs s’est intéressée à la consommation d’alcool sur le microbiote intestinal. En utilisant les données de 3 études indépendantes (réalisées en Grande Bretagne, en Belgique et aux Etats-Unis), les chercheurs ont voulu étudier l’effet d’une consommation d’alcool sur la diversité du microbiote intestinal et d’autres marqueurs de l’état de santé.

Ce qui ressort de leurs analyses est clairement en faveur du vin rouge : la consommation de cette boisson, même à faible dose, est associée de manière positive à la diversité bactérienne ! Ce qui n’est pas le cas pour la bière, le cidre, les spiritueux, et dans une moindre mesure le vin blanc. D’après les auteurs, ce lien entre la consommation de vin rouge et la diversité du microbiote intestinal serait lié aux polyphénols présents dans le vin rouge (et dans une moindre mesure dans le vin blanc !).

Microbiote et alcool polyphénols

Les polyphénols sont des composés aux propriétés antioxydantes présents dans la peau du raisin. On les retrouve donc en toute logique dans le vin rouge. Ils sont par contre beaucoup moins présents dans le vin blanc, et ce pour une raison toute simple : lors de la fabrication du vin blanc, la peau et le jus des raisins sont rapidement séparés pour ne pas colorer le jus alors que cette coloration est justement recherchée pour la fabrication du vin rouge.

Entre les polyphénols et le microbiote intestinal, tout est question d’interaction : certaines bactéries présentes dans nos intestins ont la capacité de transformer les polyphénols, les rendant ainsi plus disponibles et plus actifs au niveau de notre organisme. Et inversement, les polyphénols modulent notre microbiote en favorisant ou au contraire en inhibant la croissance de certains groupes bactériens. Une fois de plus, au travers des polyphénols, notre alimentation agit sur notre santé mais également sur celle de notre microbiote intestinal.

Même si les effets bénéfiques des polyphénols sont nombreux, rien ne vous oblige cependant à vous resservir un verre de vin rouge pour en profiter. Régalez-vous plutôt de chocolat noir, de fruits rouges, de thé, … ils en sont riches eux aussi !

https://le-quotidien-du-patient.fr/special/2018/08/02/le-the-boisson-miracle/

Sources

- Le Roy CI, Wells PM, Si J, et al., "Red Wine Consumption Associated With Increased Gut Microbiota α-diversity in 3 Independent Cohorts", Gastroenterology, 2019, - Fan X, Peters BA, Jacobs EJ, et al., "Drinking alcohol is associated with variation in the human oral microbiome in a large study of American adults", Microbiome, 2018; 6(1):59, - Cardona F, Andrés-Lacueva C, Tulipani S, et al., "Benefits of polyphenols on gut microbiota and implications in human health", J Nutr Biochem., 2013;24(8):1415-22, - Nouvel Obs, - Web MD.

Les adultes sont particulièrement touchés par l’intolérance au lactose : 70% des adultes ne peuvent boire du lait sous peine de ressentir des maux de ventre et des inconforts digestifs. Mais si vous rêviez de boire des bouteilles de lait, un nouvel espoir arrive grâce à nos bactéries intestinales : celles-ci pourraient augmenter le seuil de tolérance au lactose.

La digestion du lactose passe par des coupures enzymatiques

Le lactose est le sucre du lait. Il est composé de deux petits sucres : le galactose et le glucose. Quand nous ingérons du lait, le lactose se retrouve dans nos intestins. Et c’est là que ça peut se compliquer. Idéalement, une enzyme présente au niveau intestinal – la lactase – permet la coupure du lactose en deux unités glucidiques, le galactose et le glucose. Mais chez les intolérants au lactose, il y a un hic : l’organisme ne possède pas, ou peu, de lactase, et il est incapable d’assimiler le lactose. Ce dernier se retrouve dans le côlon, où il est fermenté par les bactéries coliques.

Et si le lactose est un vrai festin pour les bactéries, pour nous c’est tout de suite moins drôle : gaz, flatulence, maux de ventres, diarrhées sont les invités surprises de ce festin colique. Car si les bactéries coliques fermentent le lactose, c’est qu’elles sont dotées d’un système enzymatique capable de couper le lactose. Par exemple, Lactobacillus, Bifidobacterium possède des enzymes permettant la coupure de ce sucre, avec des β-galactosidases.

Les bactéries intestinales nous aident à lutter contre l’intolérance au lactose

Des équipes de recherche ont testé la consommation de lactose, sur de courtes périodes, chez des personnes intolérantes au lactose. Bien que les résultats soient mitigés, certaines publications montrent que la consommation de lactose augmente le taux d’hydrogène, le taux d’enzymes bactériennes et le nombre de bactéries telles que les lactobacillus et les bifidobacterium. Des résultats timides et qui ne permettent pas de conclure sur l’intérêt réel de consommer du lactose sur des courtes périodes.

Néanmoins, cela laisse suggérer une adaptation bactérienne chez les personnes intolérantes au lactose. De même, ces résultats sont intéressants car ils montrent également que la consommation de lactose ne permet pas d’induire une augmentation de production ou d’activité de la lactase. En conclusion, l’étude suggère que les personnes intolérantes au lactose peuvent voir leur potentiel de tolérance vis-à-vis du lactose amélioré grâce à leur flore colique, à condition d’absorber le sucre en question en très légère quantité.

L'éviction totale du lactose empêche le microbiote intestinal de s'adapter

De fait, une éviction totale du lactose chez ces personnes ne permettra pas, à terme, de pouvoir en consommer du fait d’un manque d’adaptation de la flore colique : en éliminant complètement le lactose, on diminue le seuil de tolérance chez les personnes souffrant d’intolérance au lactose. Outre l’augmentation de l’activité de la ß-galactosidase, cette tolérance induite au lactose pourrait également être liée à une diminution du pH intestinal : un pH bas inhiberait la production de gaz, et notamment d’hydrogène. Il en résulte une diminution des flatulences d’environ 50 %. Néanmoins, le risque de diarrhées et d’inconforts reste inchangé.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/2018/07/13/microbiote-intestinal/

L’intolérance au lactose : pathologie ou normalité ?

On décrit souvent l’intolérance au lactose comme une maladie, une sorte d’allergie (mot employé souvent, mais en réalité faux car le système immunitaire ne rentre pas en ligne de compte). Mais est-ce vraiment une pathologie ? Eh bien à notre sens, non : seul un tiers de la population adulte, en France, digère le lactose. Ce qui paraît plutôt anormal puisqu’en devenant adulte, la lactase est moins produite, et diminue en terme d’activité. C’est en réalité la tolérance au lactose qui paraît plus être comme une anomalie ! Cette « persistance à la lactase » est donc plutôt rare en France.

L'intolérance au lactose étroitement liée à la répartition géographique

Et cette intolérance (ou persistance) au lactose connaît également une grande disparité dans le monde. Si en France on ne tolère pas bien le lactose, en Angleterre ou dans certains pays du Nord, on le tolère plutôt bien, alors qu’en Asie, en Australie ou en Afrique du Sud, la tolérance est presque nulle. Pourquoi est-on devenu tolérant au lactose et pas d’autres ? En réalité, il s’agirait d’une mutation du gène codant pour la lactase, apparue il y a 7500 ans.

Et cette mutation a en plus bénéficié d’un effet de sélection naturelle positive très important. En fait, en période de faible récolte lors du néolithique, les premiers agriculteurs buvaient du lait. Et ceux-là ont mieux résisté aux périodes difficiles. Il y a eu une tolérance accrue au lait, et ceux qui pouvaient en boire ont mieux survécu que les autres individus. Et cette tolérance n’a pu être développée que pour les personnes ayant eu contact avec des produits laitiers (personne pratiquant l’élevage de bétail notamment). On parle alors de « co-évolution culturelle et génétique ».

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/allergies-alimentaires/2018/05/31/allergique-ou-intolerant/

Sources

- Forsgard R.A., "Lactose digestion in humans: intestinal lactase appears to be constitutive whereas the colonic microbiome is adaptable", The American Journal of Clinical Nutrition, Volume 110, Issue 2, Août 2019, p. 273–279, - Cerin, - Ameli, - Institut français de l'éducation, - Profession santé, - Futura Sciences, - Science étonnante.