
On les savait indicateur de risque de cancer, comme dans le cas du cancer colorectal, facteur de risque de développer un cancer, comme dans le cas du cancer de l’estomac, finalement les bactéries qui peuplent notre tube digestif pourraient également nous aider à lutter contre le cancer ! Mais comment ?
L’immunothérapie, ou comment aider l’organisme à lutter contre le cancer
Notre système immunitaire agit contre les cellules cancéreuses de la même manière qu’envers tout corps étranger : il cherche à l’éliminer pour préserver son intégrité. Pour se prémunir contre ces attaques, les cellules cancéreuses sont capables de bloquer le fonctionnement des cellules immunitaires. Ainsi le système immunitaire ne peut plus s’attaquer à elle et la tumeur peut croître tranquillement.L’immunothérapie est justement une thérapie qui vise à stimuler le système immunitaire pour le rendre capable de lutter contre la maladie. Dans le cas du cancer, il s’agit d’une piste de recherche prometteuse pour améliorer l’efficacité des traitements voire comme nouvelle approche thérapeutique.
Immunothérapie, aussi appelée immune-oncologie, est porteuse d'espoir :
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/cancers/2018/02/04/limmuno-oncologie-la-nouvelle-therapie-pour-sauver-des-cancers/
Quand le microbiote intestinal s'en mêle
En parallèle des travaux menés sur l’immunothérapie spécifique au cancer, les équipes de recherche s’intéressent de près au microbiote intestinal, lui qui semble être impliqué dans tant de mécanismes internes à notre organisme. Ainsi des équipes de recherche avaient déjà observé, chez certains patients atteints de cancer, un lien entre la présence de certaines bactéries dans leur microbiote intestinal de patients et l’efficacité d’un traitement par immunothérapie.Et la science continue de progresser dans ce domaine : récemment, une équipe de recherche internationale a montré que le microbiote intestinal et le système immunitaire pouvaient travailler de concert pour limiter la croissance tumorale.
Système immunitaire et microbiote intestinal ensemble contre le cancer
En étudiant un modèle particulier de souris chez lesquelles les tumeurs évoluent lentement, ils ont observé que les animaux présentaient une flore intestinale altérée. Celle-ci présentait notamment plusieurs souches bactériennes corrélées négativement à la croissance tumorale : les souris dont le microbiote contenaient ces souches avaient une croissance tumorale lente, à l’inverse des souris qui n’avaient pas ces bactéries qui montraient une croissance tumorale plus rapide. La présence de ces bactéries spécifiques favorisait une action antitumorale du système immunitaire, elle-même responsable de la moindre croissance de la tumeur.Même si tous les mécanismes ne sont pas encore clairement établis, ces nouvelles données vont permettre d’orienter la recherche sur l’immunothérapie et le microbiote intestinal. Ce dernier n’a pas fini de nous dévoiler tous ses secrets…
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/2018/02/01/le-microbiote-influencerait-il-limmunotherapie/
Sources
- Institut national du cancer, - Nature, - The Scientist.Le paracétamol entre dans la composition d’environ une soixantaine de médicaments. Il est utilisé essentiellement pour ses propriétés analgésiques (contre la douleur) et antipyrétiques (contre la fièvre). Si les doses sont respectées, le paracétamol ne présente aucun danger. Mais en cas de surdosage, le danger peut être réel. Explications.
Le paracétamol, quelles doses sont recommandées ?
Le paracétamol est très bien toléré si les doses sont respectées. Un adulte peut en prendre jusqu’à 3 grammes par jour, voire 4 grammes par jour en cas de douleurs intenses. Chez un enfant la dose maximale est calculée en fonction de son poids (10 à 15 mg par kilo). Il fait effet 20 min après sa prise et a une durée d’action d’environ 4 heures, intervalle recommandé entre deux prises. Cependant, il ne faut jamais oublier que ce médicament, comme tous les autres, a des effets secondaires.Les chemins du médicament
Lorsqu’un médicament vous est prescrit, on vous conseille voire on vous impose un mode d’administration : voie orale, par intraveineuse, etc. Précisons qu’il existe différentes voies, les voies utilisées en cas d’urgence améliorent la biodisponibilité, c’est-à-dire la proportion de la substance qui atteint la circulation sanguine, c’est la voie intramusculaire et les injections (intraveineuses et sous cutanée), la voie transdermique prolonge la durée d’absorption du médicament. La voie orale, utilisée pour le paracétamol, entre autres, est la plus courante.Le mode d’administration participe à la biodisponibilité du médicament. Si le médicament est pris par voie orale, il va donc passer par le foie qui va transformer la biodisponibilité du médicament. Le foie a trois principales fonctions, l’une d’elles est de « détoxifier » l’organisme en métabolisant l’alcool, les drogues et les médicaments. Il va donc éliminer une partie des substances actives du médicament, c’est ce qu’on appelle l’ « effet premier passage , pris en compte dans le dosage du médicament.
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/au-vert/culture/livres/2018/10/31/les-pouvoirs-caches-du-foie/
Du paracétamol à la molécule toxique
Le paracétamol contient une molécule qui, lorsqu’elle subit l’ « effet premier passage », la transforme en un produit toxique pour le foie. En cas de surdosage, le Pr Bruno Mégarbane, chef de service de réanimation médicale toxicologique à l’hôpital Lariboisière (Paris), explique à France Info : « Ce toxique s’accumule dans le foie, ce qui entraîne la destruction des cellules hépatiques ». Le foie a une exceptionnelle capacité de régénération, c’est pourquoi en cas de prise accidentelle d’une surdose de paracétamol, il peut ne pas y avoir de répercussions cliniques. Mais si le surdosage a entraîné une destruction massive des cellules du foie, la transplantation peut être nécessaire.Bon à savoir, plus le foie est fragile, davantage les risque augmentent. À ce jour, l'ANSM rappelle que la mauvaise utilisation du paracétamol est la première cause de greffe hépatique d'origine médicamenteuse en France.
Les reins aussi
Le foie n’est pas le seul organe à être en danger en cas de surdosage, les reins le sont aussi. Lorsqu’on sait que l'élimination du paracétamol se fait essentiellement par voie urinaire (90 % de la dose administrée est éliminée par le rein en 24 heures), on comprend la prudence des professionnels de santé. Cependant, les risques existent c’est pourquoi il est conseillé « de ne pas dépasser 3 grammes par jour en cas d'insuffisance rénale sévère ».N'oubliez pas, surdosage peut vouloir dire danger.
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/tous-pour-un/2018/04/10/mauvais-usage-medicaments-comment-y-remedier/
Sources
- ANSM, - HAS, - Centre Antipoisons belge, - Centre hépato-biliaire, - France Info, - Vidal.La transplantation de microbiote fécal, la meilleure réponse à l'infection à Clostridium Difficile !
Clostridium difficile (CD) est en majeure partie, responsable de diarrhées nosocomiales contractées à l’hôpital, que ce soit aux Etats-Unis, au Canada et en Europe. Cette bactérie est très présente chez les personnes de plus de 65 ans, hospitalisées, sous antibiothérapies et présentant des MICI. Le traitement le plus efficace est une antibiothérapie qui n’empêche pas un risque de récidive. Depuis 2013, la transplantation de microbiote fécale a montré une réelle efficacité. Décryptage.
L'infection à Clostridium Difficile, multi-récidivante
L’infection à Clostridium difficile (CD) est favorisée par un déséquilibre du microbiote intestinal. Elle est la principale cause de diarrhée infectieuse chez les patients hospitalisés et peut provoquer une inflammation sévère du côlon, parfois fatale (selon les données du CépiDC (INSERM), en 2013, en France, environ 260 personnes décédaient d’une infection liée à C.Malgré un traitement efficace, cette infection présente des risques de importants de rechute après traitement, entre 2003 et 2009, aux Etats-Unis sur 3958 patients, 421 (36%) présentaient une récidive, parmi eux 36 % décédaient dans les 180 jours. Actuellement, toujours aux Etats-Unis, on estime que 500 000 patients souffrent de CD, ce qui représente un coût de 1,1 milliards de dollars.
Un cercle vicieux
Actuellement le traitement le plus efficace pour une première prise en charge se fait par antibiothérapie. Les plus courants sont le métronidazole, la vancomycine, ou la fidaxomicine. Depuis environ 2 ans, des études ont montré que si on ajoutait à ce traitement du bezlotoxumab, le taux de rechute n’était que de 17 %. Malgré ces résultats significatifs, l’idée d’un traitement par transplantation de microbiote fécal (TMF) n’a pas cessé d’intéresser certains laboratoires. En effet, il est connu qu’un traitement par antibiotiques est dangereux pour le microbiote. Ce traitement expliquerait donc le nombre de récidives créant ainsi un cercle vicieux.Restaurer le microbiote grâce à la transplantation de microbiote fécal
Pour le Dr Frédéric Barbut, responsable du laboratoire C. difficile associé au CNR Anaérobies à l’hôpital Saint-Antoine (Paris) explique la démarche. « L’idée de la transplantation de microbiote fécal (TMF) est d’interrompre le cycle vicieux en remplaçant la flore du patient par une flore de donneur sain, permettant ainsi de restaurer la diversité microbienne et d’éviter la multiplication de Clostridium difficile ». En 2013, le « New England Journal of Medicine » (« NEJM »), publie les résultats du premier essai clinique évaluant l’efficacité de la TMF. On observe un taux de guérison de 81,3 % après la première transplantation et de 93,8 % à la suite de plusieurs transplantations.Il faut savoir qu'à ce jour en France, l’infection récidivante à Clostridium difficile est la seule indication validée de la TMF. Il ne reste plus qu'à espérer que les résultats de la TMF soient également convaincants pour d'autres infections ou d'autres pathologies.
Pour aller plus loin :
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/2019/05/28/infections-a-clostridium-difficile/
Sources
- FMC Gastro, - L Kyne MB Hamel R Polavaram PC Kelly, "Health care costs and mortality associated diarrhea due to Clostridium Difficile", Clin Infect Dis, 2002 (34), - Le Quotidien du Médecin.Quand on sait qu’un mauvais sommeil favorise la prise de poids, augmente le risque d’hypertension, fragilise notre système immunitaire, et pourrait être lié à la dépression, on a toutes les raisons de vouloir faire une grasse matinée plus souvent ! Alors si en plus bien dormir nous aide à perdre du poids, on vote pour la grasse matinée ET la sieste !
Pourquoi mal dormir nous fait prendre du poids ?
S’il est connu qu’un mauvais sommeil peut favoriser une prise de poids, les raisons en sont diverses : - Qui dit sommeil raccourci dit phase d’éveil plus longue, donc autant de temps pour manger et grignoter… - Les personnes qui dorment peu ont une préférence plus marquée pour les aliments ayant du goût (généralement les aliments gras et/ou sucrés) - La fatigue liée au manque de sommeil se traduit par une diminution de l’activité physique...Tous ces éléments sont en faveur d’une balance énergétique positive : les apports caloriques dépassent les besoins et la prise de poids s’installe… Sans parler des dérèglements physiologiques qui se mettent en place dans l’organisme (contrôle glycémique, …).
Les faits sont là : moins je dors, plus je suis gros
L’équipe de recherche en charge de l’étude PREDIMED Plus a exploité les données relevées auprès de ses participants pour étudier ce lien entre sommeil et poids.Dans leur population, constituée de personnes âgées de 55 à 75, ayant une surcharge pondérale et un syndrome métabolique, les scientifiques ont observé qu’une heure de sommeil supplémentaire était associée à un IMC et un tour de taille plus faible, ainsi qu’à une réduction de l’obésité et du diabète de type 2. A l’inverse, un sommeil de mauvaise qualité, défini par une plus grande variabilité du sommeil, était associé à un risque accru de développer un diabète de type 2.
La combinaison des deux paramètres (durée et variabilité du sommeil) leur a permis de définir différents profils, allant du « bon dormeur » (personne dont la durée de sommeil correspond aux recommandations pour sa tranche d’âge et avec une faible variabilité du sommeil) au « mauvais dormeur » (personne dont la durée de sommeil est inférieure aux recommandations pour sa tranche d’âge et avec une forte variabilité du sommeil). Les personnes ayant un profil de « mauvais dormeur » avaient un IMC, une glycémie à jeun et une hémoglobine glyquée plus élevés et avaient plus de risque d’être obèse ou de présenter un diabète de type 2 comparativement aux personnes ayant un profil de « bon dormeur ».
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/obesite/2019/03/20/stagnation-du-poids/
Quand bien dormir m’aide à perdre du poids
En reprenant les données de leurs participants après un an de suivi, les chercheurs ont fait d’autres découvertes : - Les personnes qui avaient la durée de sommeil la plus longue au début de l’étude sont celles qui ont perdu le plus en tour de taille, - A l’inverse, les personnes qui avaient la plus grande variabilité du sommeil sont celles qui ont perdu le moins de poids et dont l’IMC a le moins diminué au cours de l’année.Ces données confirment donc bien le lien entre sommeil et perte de poids.
Faut-il alors revoir les recommandations hygiéno-diététiques et recommander le sommeil pour les personnes souhaitant perdre du poids ?
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/au-vert/bien-etre/2019/05/01/manque-de-sommeil-et-sante/
Sources
- Rosique-Esteban N et al. Cross-sectional associations of objectively-measured sleep characteristics with obesity and type 2 diabetes in the PREDIMED-Plus trial. Sleep. 2018 Dec 1;41(12). https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30285250- Papandreou C et al. High sleep variability predicts a blunted weight loss response and short sleep duration a reduced decrease in waist circumference in the PREDIMED-Plus Trial. Int J Obes (Lond). 2019 Jun 19. https://www.nature.com/articles/s41366-019-0401-5
L’excès d’alcool est dangereux pour la santé et est associé à « une augmentation de l’incidence de plusieurs cancers » et chez les femmes à une augmentation de risque du cancer du sein. Des messages de prévention contre les dangers de l’alcoolisme existent mais ils ne sont malheureusement pas assez précis pour prévenir des effets de l’alcool contre les cancers du sein. De plus, l’alcool garde une image festive et conviviale partagée par beaucoup de Français.
Alcool et cancer du sein, un facteur de risque encore méconnu
Les Français savent aujourd’hui que le tabac est dangereux mais l’alcool n’est toujours pas identifié comme un facteur de risque alors que, depuis plus de 10 ans, les scientifiques nous alertent sur ses méfaits et notamment sur celui du cancer du sein chez la femme. C’est ce que montrent les résultats d’une petite étude parue en mars 2018 dans le British Medical Journal. Sur 205 femmes, environ 20 % seulement considèrent que l’alcool est un facteur de risque.Deuxième facteur de risque évitable
Après le tabac, l’alcool est le deuxième facteur de risques évitable. En France, selon les dernières statistiques de 2015, environ 28 000 cancers étaient dus à l’alcool, soit 8% de l’ensemble des nouveaux cas de cancers entraînant 15 000 morts chaque année. Et ce risque est proportionnel aux doses consommées. Ainsi, les résultats d’une étude publiés en août 2018 par la revue Lancet montrent qu’un verre (10 g d’alcool pur) par jour augmenterait de 0,5% le risque de développer des maladies liées à l’alcool, comme le cancer, le diabète et la tuberculose.D'ailleurs, depuis 1988, l’alcool est officiellement considéré par le Centre International de la Recherche contre le Cancer (CIRC) comme cancérigène avéré. Catherine Hill, épidémiologiste et biostatisticienne est formelle : «consommer un verre d’alcool par jour augmente le risque de développer un cancer du sein de 10% ». C’est ainsi qu’en janvier 2019, Santé publique France publiait ses nouvelles recommandations : « Pas plus de 10 verres par semaine ; pas plus de 2 verres par jour ; et des jours sans alcool ». Recommandations résumées par laformule : « Pour votre santé, maximum 2 verres par jour, et pas tous les jours ».
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/cancers/2019/01/14/4-cancers-sur-10-pourraient-etre-evites/
Histoire d’image ?
Malgré tout, l’alcool est toujours beaucoup consommé en France (11,7 litres par an et par habitant de plus de 15 ans), elle est derrière la Belgique (13,2) et la Grande Bretagne (12,3), mais devant l'Allemagne (11,4) l'Espagne (9,2), la Suisse (7,8 litres), et l'Italie (7,6). 14 % des Français boivent de l’alcool tous les jours ; 56 % de la consommation se fait en vin. On le voit, l’alcool bénéficie en France d’une image plus positive que d’autres drogues. Boire un verre contribue à donner aux autres une image de bon-vivant et de gaieté et surtout permet de s’intégrer à un groupe, celui qui ne boit pas est en décalage par rapport aux autres.Mais si l’alcool bénéficie d’une bonne image en France, c’est surtout grâce au vin qui fait partie de notre grande tradition culinaire. C’est ainsi que le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, déclarait le 16 janvier 2019 sur RMC que « le vin n’est pas un alcool comme les autres. Je n’ai jamais vu un jeune qui sort de boîte de nuit et qui est saoul parce qu’il a bu du côtes-du-rhône, du crozes-hermitage, du bordeaux ou du costières de nîmes.» Propos auxquels Agnès Buzyn, ministre de la Santé, répondait en précisant : « La molécule d’alcool contenue dans le vin est exactement la même que celle contenue dans n’importe quelle boisson alcoolisée. » et rappelait que l’alcool est responsable de 50 000 morts chaque année.
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/recherche/etudes-et-experimentations/2018/09/04/alcool-et-microbiote/
Sources
- British Medical Journal, - The Lancet, - Santé Publique France, - OFDT, - Institut national du Cancer, - Intervin. - Le Figaro Santé.Page 16 sur 214