
Il est désormais acquis que notre microbiote intestinal joue un rôle essentiel dans notre immunité : il nous protège contre les micro-organismes pathogènes et participe au développement et à la maturation de notre système immunitaire. Partant de ce postulat, deux chercheurs se sont questionnés sur le lien entre microbiote intestinal et réponse du système immunitaire après une vaccination.
Un lien avéré entre microbiote et efficacité vaccinale ?
Dans un article publié fin 2017, les deux auteurs émettent l’hypothèse suivante : la différence de réponse à un vaccin entre deux personnes serait liée au microbiote intestinal, comme cela a déjà été suggéré par plusieurs études. En effet, malgré une grande similitude entre individus, chaque personne possède un microbiote qui lui est propre (influencé par des composantes environnementales telles que l’alimentation, les habitudes de vie, les traitements médicamenteux…). De fait, deux microbiotes distincts interagissent différemment avec les organismes qui les hébergent. D’après les auteurs, cette hypothèse pourrait expliquer les différences observées entre les pays développés et les pays en voie de développement en terme d’efficacité vaccinale.Un impact encore méconnu
Mais comme toujours quand il est question de microbiote intestinal, la question se pose de savoir qui influence qui et comment : est-ce notre microbiote qui impacte la réponse de notre organisme à la vaccination ? Ou la vaccination qui affecte notre microbiote ? Les auteurs soulèvent également la question de la pertinence d’initier les campagnes vaccinales au cours de l’enfance, alors que ni le système immunitaire, ni le microbiote intestinal ne sont considérés comme matures.Des recherches sont encore nécessaires pour clarifier ces interactions entre microbiote et système immunitaire. A terme, on pourrait imaginer modifier le microbiote intestinal avant une vaccination, afin d’en avoir une réponse optimale. Comme cela est déjà possible avec les probiotiques…
Sources
- Lex JR, Azizi A., "Microbiota, a forgotten relic of vaccination", Expert Rev Vaccines, Dec 2017, vol 12, p. 1171-1173. - Microbiotes santéComment "calmer" un hyperactif ?
Le fils de Barbara a 9 ans. Il est atteint d’un trouble déficit de l’attention (TDAH). Pour qu’il arrête de bouger en classe, il porte un gilet lesté de sable de 2 kilos. Toute la journée. Oui, vous avez bien lu. De 1,2 à 6 kilos, ces vestes sanglées (entre le gilet pare-balles et la camisole de force) sont portées en classe par les écoliers atteints d’hyperactivité ou d’un TDAH. Même Barbara est convaincue du bien-fondé de cette camisole nouvelle génération pour son fils : « Il le met de lui -même et il a l’impression que ça l’aide. Il est plus attentif en classe et retient donc davantage les enseignements parce qu'il ne passe pas son temps à contrôler ses bras et ses jambes.»Cette méthode, utilisée par des écoles allemandes – 200 pour être précis - est présenté comme alternative à la Ritaline. Fabriquée en Allemagne depuis 18 ans, elle est utilisée depuis à peu près autant de temps par les écoles hambourgeoises. C’est un article local, il y a quelques semaines qui met le feu aux poudres et déclenche la polémique.
Aujourd’hui, les deux camps s’affrontent.
Les pro-vestes se dédouanent : « On a rien inventé. Ces vestes sont utilisées pour les autistes aux Etats-Unis depuis longtemps. Et tout est mieux qu'un traitement à la Ritaline dont les effets secondaires sont loin d'être anodins. » Les contres, les plus nombreux, protestent : « C’est de la torture. » L’association des pédiatres Allemands considère que l’utilisation d’un tel outil est stigmatisant et rappelle que le corps enseignant n’a pas à se substituer au corps médical. La ministre de l’Education dans le Land de Rhénanie-du-Nord Westphalie est, elle-aussi ; opposée à cette méthode qu’elle juge « inhabituelle ».A quand les lents montés sur ressorts ?
Depuis le 1er janvier 2018, 11 vaccins sont désormais obligatoires - alors que 8 d'entre eux étaient jusqu'à présent seulement recommandés - pour les enfants nés en 2018. Mais comment ne pas s'emmêler les pinceaux ?
Un calendrier vaccinal pour les enfants de 0 à 2 ans
Dès la naissance
- Hépatite B : l'un des nouveaux vaccins obligatoires. 3 doses nécessaires selon le schéma 0, 1 et 6 mois chez le nouveau-né de mère antigène HBs positif. - Hépatite A : ce vaccin n'est pas obligatoire mais fortement recommandé en cas d'exposition possible à ce virus (notamment dans les zones à risque telles que l'Amérique du Sud, l'Afrique ou encore l'Asie). 2 doses sont nécessaires selon le schéma 0, 6 mois.À 1 mois
- BCG : 1 dose est fortement recommandée si l'enfant évolue dans un milieu à risque élevé (vivant en Guyane ou à Mayotte par exemple) ou si un membre de son entourage a souffert d'une tuberculose récente.À 2 mois
- Diphtérie, tétanos, poliomyélite (DT Polio) : vaccin obligatoire, 1ère dose. - Coqueluche : un autre vaccin obligatoire depuis le 1er janvier 2018, 1ère dose. - Hépatite B : 1ère dose. - Bactérie Hæmophilus Influenzae : maintenant obligatoire, 1ère dose. - Pneumocoque : maintenant obligatoire, 1ère dose du vaccin pneumococcique conjugué 13-valent.À 3 mois
- Pneumocoque : 1 dose complémentaire, pour le prématuré et le nourrisson à haut risque.À 4 mois
- DT Polio : 2ème dose. - Coqueluche : 2ème dose. - Bactérie Hæmophilus Influenzae : 2ème dose. - Hépatite B : 2ème dose. - Pneumocoque : 2ème dose.Les quatre premiers vaccins existent en forme combinée.
À 6 mois
- Grippe : vaccin non obligatoire mais recommandé chez les jeunes enfants souffrant d'une pathologie respiratoire (affections broncho-pulmonaires chroniques, insuffisances respiratoires...).Les rappels nécessaires à 11 mois
- DT Polio, Coqueluche, Bactérie Hæmophilus Influenzae, Hépatite B et Pneumocoque.À partir de 12 mois
- Méningocoque C : un nouveau vaccin obligatoire, 1 dose. - Rougeole-Oreillons-Rubéole (ROR) : obligatoire depuis le 1er janvier 2018, 1ère dose. Les enfants de 6 à 11 mois en contact avec la rougeole devront se voir administrer une dose dans les 3 jours suivant le contact présumé. Cette dose devra être suivie de 2 autres doses à 12 mois et à 16 mois. - Hépatite A : 2 doses selon le schéma 0, 6 mois si l'enfant est exposé à un risque particulier.Entre 16 et 18 mois
- ROR : 2ème dose.3 mois supplémentaires afin de faire vacciner les enfants avant leur entrée en crèche
Jeunes parents, soyez rassurés ! Si 11 vaccins sont désormais la condition sine qua non à l'entrée en crèche de votre enfant, vous pouvez néanmoins l'inscrire et bénéficier de 3 mois pour être en conformité avec ce nouveau calendrier vaccinal. Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a tenu a rassurer les parents lors d'une intervention sur RTL : « je veux rassurer les parents. S'ils ne sont pas à jour, on permettra des inscriptions temporaires et on leur laissera trois mois pour se mettre en conformité avec le calendrier car certains parents peuvent avoir des difficultés à trouver un rendez-vous chez un médecin et on le conçoit tout à fait. Ce n'est pas un couperet. »[embed]https://www.youtube.com/watch?v=flTFF9eaLnM[/embed]
Prenons un exemple concret. Vous souhaitez inscrire votre enfant à la crèche en juin, mais tous les vaccins devant être faits avant le sixième mois ne sont pas à jour. Pas de panique, vous avez 3 mois supplémentaires pour vous mettre à jour.
3 mois, pas un jour de plus
Même s'il ne s'agit pas de sévir mais d'agir dans l'intérêt de la santé de tous, passé ce délai l'inscription sera annulée. Soyez donc vigilants et suivez notre calendrier vaccinal !Sources
- Le calendrier vaccinal 2017 du ministère de la Santé. - Vaccination info service - RTLPage 168 sur 214