
S’il n’y avait qu’une bonne résolution, ce serait celle-ci. Arrêter la cigarette. C’est le moment : novembre, « mois sans tabac », nous encourage à prendre notre santé en main. Mais malgré les résultats convaincants de la cigarette électronique et ses 40% de réussite, loin devant les produits pharmaceutiques, beaucoup hésitent encore à franchir le pas du vaporisateur personnel. Trop d’informations contradictoires ont circulé. Dissipons donc le brouillard d’incertitudes et les nuages de rumeurs : la cigarette électronique, c’est légal, ce n’est pas nocif pour la santé et on sait ce qu’il y a dedans.
Les 5 vérités qui dérangent sur la e-cigarette
1 - Interdite
Le décret du 1eroctobre 2017 assouplit fortement les dispositions de l’article L 3513-6 de la loi Santé, qui assimilait les vapoteurs aux fumeurs de tabac. Désormais, on peut vapoter en entreprise dans son bureau fermé, dans les espaces collectifs tels que couloirs et toilettes, et dans les espaces qui accueillent le public.En savoir plus :
https://le-quotidien-du-patient.fr/special/2018/02/06/4610/
2 - Toxique
Le Royal College of Physicians, autorité suprême de la santé britannique, publiait en avril 2016 un rapport de 200 pages. Confirmé par un nouveau rapport tout aussi conséquent en mars 2018. Parmi ses conclusions : la cigarette électronique est 98% moins toxique que le tabac fumé. Et il n’existe aucun « effet passerelle » vers le tabac. Les médecins anglais sont encouragés à « promouvoir largement » la cigarette comme outil de sevrage tabagique. Rappelons que le Royaume-Uni compte aujourd’hui 13 % de fumeurs de tabac, en baisse constante, face aux 32 % de fumeurs français.3 - Mystérieuse
On sait parfaitement ce que contiennent les liquides utilisés dans les vaporisateurs. La loi française impose un étiquetage détaillé. Propylène glycol et glycérine végétale, additionnés ou non de nicotine liquide, constituent la base. On y ajoute des arômes et additifs de qualité alimentaire, parfois reformulés pour la vape, et dans certains cas, de l’eau.À découvrir sur le même sujet :
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/2018/03/24/faut-il-bruler-la-cigarette-electronique/
4 - Explosive
On utilise dans les e-cigarettes les mêmes batteries que dans les téléphones portables. Et comme pour les téléphones portables, elles occasionnent de rares accidents spectaculaires, parfois graves. En mai 2018, un Américain est décédé dans l’explosion de sa cigarette électronique. C’est le premier décès imputable au vaporisateur personnel – plus précisément, à l’utilisation d’un matériel philippin dépourvu des habituelles sécurités électroniques de coupe-circuit.À comparer aux 78 000 morts du tabac par an en France, auxquels il faut ajouter, entre autres, 30% des incendies mortels. À comparer, aussi, aux millions de décès dûs au tabac évités par la cigarette électronique.
5 - Passive
Enfin, Une solide étude américaine de 2015 a montré que le vapotage passif n’existe pas. Selon le Dr. Le Houezec, tabacologue français : « les taux de nicotine rejetés dans l'air ambiant sont trop faibles pour avoir le moindre impact physiologique sur l'entourage. »LQDP a rencontré et interviewé pour vous Julie Delorme, diététicienne qui a décidé de se consacrer aux pathologies digestives, à l'origine de Delormenutrition.
LQDP : Julie Delorme, vous êtes diététicienne. Pourquoi êtes-vous spécialisée dans les pathologies digestives ?
Je suis atteinte de colopathie fonctionnelle depuis l’âge de 16 ans. J’ai commencé à avoir super mal au ventre aux périodes d’examens scolaires puis à peu près tout le temps. J’ai fait ma première coloscopie à l’âge de 18 ans. En 2009, miracle ! Toujours en quête de solutions, j’ai découvert le régime pauvre en FODMAPs. J’ai immédiatement décidé de l’essayer. Et j’ai bien fait : il a complètement changé ma vie !https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/alimentation-sante/regime-pauvre-fodmaps/2018/04/18/comprendre-fodmaps/
J’ai alors pris la décision de reprendre des études. Je suis allée en Australie plusieurs mois me former auprès de l’équipe de Sue Shepard, à l’origine des premiers travaux sur ce fameux régime pauvre en FODMAPs.
Quelles pathologies digestives traitez-vous en priorité ?
Je suis spécialisée dans le syndrome de l’intestin irritable (SII), c’est 80% de mon activité. Et je reçois également des patients atteints de la maladie de Crohn ou de rectocolite hémorragique. Il faut savoir que plus de la moitié des patients atteints de Crohn ont également le SII. Je traite également des intolérances alimentaires, des patients atteints de la maladie cœliaque.Et aussi : Tout savoir sur le syndrome de l'intestin irritable, causes, symptômes et traitements
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/2018/02/20/le-sii-est-une-maladie-chronique-et-taboue-qui-empoisonne-la-vie-de-tous-ceux-qui-en-sont-atteints-parlons-en/
En quoi le régime pauvre en FODMAPs est-il « novateur » ?
Il est naturel ! Il permet de réduire, de stabiliser voire de supprimer les symptômes particulièrement douloureux du SII. Dans les pays anglo-saxons, c’est le traitement de première intention. En France, ce n’est pas encore le cas, mais c’est en bonne voie !
Comment réagissent vos patients à ce régime ?
Certains patients trainent cette pathologie depuis des années… 20 à 30 ans voire plus pour certains ! Le SII est une maladie insidieuse qui peut se mettre en sommeil pendant plusieurs années et se réveiller parfois, pour les femmes, au moment d’une grossesse ou de la ménopause. Il faut bien se rendre compte que le SII a le même impact sur la qualité de vie qu’un diabète sous dialyse !Et comme c’est une pathologie silencieuse aux symptômes dont les patients n’ont pas forcément envie de parler, ce régime pauvre en FODMAPs est souvent une révélation ! Par ailleurs, d’un patient à l’autre, les symptômes et l’intensité de ceux-ci sont variables. Certains, dès les premiers jours de la mise en place du régime pauvre en FODMAPs, ressentent une réelle amélioration. Comme je vous le disais, c’est aujourd’hui le traitement le plus pertinent !
Et sinon : Quels liens entre syndrome de l'intestin irritable et alimentation ?
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/2018/02/27/la-colopathie-fonctionnelle-ou-syndrome-intestin-irritable/
Ce régime pauvre en FODMAPs est-il facile à suivre au quotidien ?
Le SII empoisonne la vie de chaque patient au quotidien. Certains ne font qu’un seul repas par jour, le soir, pour être moins stressés et se trouver chez eux au moment des symptômes… D’autres ont la chance d’être en télétravail ou de bénéficier d’un mi-temps thérapeutique. Le SII joue sur la libido et donc sur la vie amoureuse des patients. Des vacances au ski ou une simple randonnée deviennent des calvaires…Alors, même si ce régime demande de l’attention et une organisation certaine, le patient est (vite) récompensé de ses efforts.
Vous venez de publier le premier guide d’achat en supermarché. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Il n’existe pas de logo « pauvre en FODMAPs » en France. Et les patients n’ont pas toujours le temps de lire toutes les étiquettes ni les compétences pour les interpréter.Vous avez entendu parler du label FODMAP FRIENDLY ? Vous voulez en savoir plus ?
Ce livre, je l’espère, devrait simplifier la vie des patients et leur permettre d’élargir leur alimentation. En effet, certains ont tendance à acheter toujours les mêmes produits, une fois qu’ils les ont testés, et n’osent plus s’aventurer vers des produits ou aliments nouveaux.
Merci Julie Delorme !
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