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LQDP est allé à la rencontre du Dr Anne Steiner, spécialiste des maladies vasculaires à la clinique de la Croix du Sud, qui a échangé avec nous sur les facteurs de risques cardio-vasculaires auxquels nous sommes au quotidien confrontés.

1. Le tabac, c'est tabou on en viendra tous à bout, ou l'impact du tabac sur le risque cardio-vasculaire

Le tabac, sous toute ses formes (cigarette, cigare, pipe, narguilé...), est particulièrement toxique pour le système cardio-vasculaire et ce même à petite dose. Les milliers de substances qui composent la fumée produite par la combustion du tabac sont nocives en particulier la nicotine, le monoxyde de carbone et les gaz oxydants. Il est à noter que le cannabis est aussi un facteur de risque important.

Le tabac provoque un spasme des artères, augmente l’inflammation et la coagulation, et ainsi la formation de caillot qui peut engendrer AVC et infarctus. Il augmente le risque cardio-vasculaire de 2 à 3 fois ! C’est pourquoi il est recommandé de ne pas avoir d'exposition au tabac sous toute ses formes, on peut avoir recours à des substituts nicotiniques si besoin.

2. Bouger c'est bon pour la santé, ou la nécessité de pratiquer une activité physique

L’obésité, d'autant plus s'il s'agit d'une obésité abdominale (tour de taille supérieur à 88 cm chez la femme et 102 chez l'homme), est un facteur de risque cardiovasculaire. Il est possible de développer une arythmie, une hypertension artérielle ou une insuffisance cardiaque aiguë. C'est la graisse viscérale et tissulaire qui est responsable de la majoration du risque cardio-vasculaire.

Il faut remettre l'activité physique dans notre quotidien (en commençant par de petits actions comme prendre l'escalier au lieu de prendre l’ascenseur par exemple). Le plus important c'est la RÉGULARITÉ ! On peut recommander une activité physique modérée (à raison de 150 min par semaine réparties sur 5 jours), ou une activité intensive (75 min/semaine réparties sur 5 jours). On peut augmenter progressivement la durée des efforts avec l'entrainement.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/recherche/etudes-et-experimentations/2018/07/19/bienfaits-sport-sur-microbiote-intestinal/

3. Bien manger pour penser à demain : adopter une alimentation équilibrée pour éviter l'hypercholestérolémie et la formation de plaques d'athérosclérose

J'organiserais ma réponse autour de 2 axes : le sel et le gras. Aujourd’hui dans l'alimentation, en dehors du sel ajouté lors de la cuisson ou à table, les sources de sel peuvent être "cachées" (pain, pizza, bouillon, charcuterie, fromage). On en trouve aussi dans les conserves ou les plats cuisinés. Des apports élevés en sel augmentent la pression artérielle et l'hypertension artérielle est un facteur de risque cardio-vasculaire.

L'augmentation du mauvais cholestérol (LDL-cholestérol) est directement associé au rétrécissement des artères. Cette élévation peut être liée à des facteurs héréditaires mais aussi à une alimentation riche en graisses.

Il faut privilégier une alimentation avec une faible teneur en acide gras saturés (beurre, charcuterie, viennoiseries..) avec préférence pour les céréales complètes, les fruits, les légumes et le poisson. On recommande un régime méditerranéen supplémenté par de l'huile d'olive extra-vierge pour augmenter la protection contre la survenue d’événements cardio-vasculaires majeurs.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/alimentation-sante/2019/01/11/pourquoi-le-regime-mediterraneen-est-il-le-meilleur-des-regimes/

4. Oui à la consommation modérée d'alcool, non aux soirées trop alcoolisées

L’alcool augmente le taux de triglycérides et la pression artérielle (et ainsi le risque de développer une hypertension artérielle) ; la consommation excessive d'alcool est donc indirectement responsable d'une augmentation du risque cardio-vasculaire. Une consommation aiguë d'alcool (prise d'une grande quantité d alcool en une seule fois) peut quant à elle entraîner des troubles du rythme cardiaque.

Pour diminuer le risque, il convient de boire au maximum 2 verres par jour, maximum 10 verres par semaine avec au moins 2 jours dans la semaine sans consommation ! Donc consommer de l'alcool c'est possible mais pas tous les jours!

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/maladies-chroniques/2018/04/05/lhypertension-arterielle-la-maladie-silencieuse-des-pays-developpes/

5.  Le stress, un ennemi trop souvent oublié

C'est par l'augmentation des catécholamines et leur conséquence sur le métabolisme, la pression artérielle et la fréquence cardiaque que le stress favorise l'apparition de complications (comme l'infarctus du myocarde par exemple).

Il faut adopter de bons réflexes pour réduire l'impact du stress sur le cœur ;comme pratiquer une activité physique régulière, s’aménager du temps pour soi (lecture, musique..) ou adopter le yoga !


Un grand merci au Dr Anne Steiner pour sa disponibilité, sa gentillesse et sa participation au Quotidien du Patient.

Depuis 2012, l’interprofession des fruits et légumes frais sensibilise les enfants de 6 à 10 ans mais aussi les parents aux bienfaits de la consommation des fruits et des légumes frais. En 2018, l’AOP des Fraises et des Tomates et Concombres se joignait à ces manifestations.

La fête des fruits et légumes frais

Durant le mois de juin a lieu la Fête des fruits et légumes frais. A cette occasion vous pourrez, selon les organisateurs :

« - (re)découvrir les fruits et légumes frais, leurs saveurs et textures : sucrée, acidulée, fondante, croquante, juteuse, parfumée… ; - renouer avec la notion de saisonnalité pour profiter des fruits et légumes frais tout au long de l’année ; - retrouver l’envie de cuisiner en famille, grâce à des conseils, des astuces et des recettes qui permettent de concilier plaisir et convivialité autour de la table ; - consommer des fruits et légumes frais au quotidien. »

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/reportage/2018/02/28/fruits-et-legumes-au-berceau/

Un mois de manifestation à Paris

Depuis le 12 juin aux Buttes-Chaumont, se déroulera la journée top départ de la Fête des fruits et légumes frais. Une fête qui durera jusqu’au 23 juin dans toute la France. Chacun pourra profiter du monde fantastique de Végapolis et de la Fraich’Fantasy. Durant cette journée, on vous proposera des activités culinaires, comme créer son smoothie, mais aussi virtuelles… bref il y en aura pour tous les goûts et tous les âges !

Enfin, les enfants pourront se faire prendre en photo avec Frutti et Veggi deux personnages rouge et vert qui représentent les fruits et les légumes en les rendant plus ludiques. Frutti et Veggi sont les héros d’un jeu mobile dans lequel l’enfant doit, en traversant une Forêt  Noire, ramasser tous les fruits et légumes pour pouvoir réaliser de délicieuses recettes. Il devra déjouer les mauvais tours du méchant Angry. Les décors en couleur et en 3D sont impressionnants. Le jeu se télécharge sur un mobile ce qui permet aux enfants d’y jouer en toute liberté.

Traversez vite la forêt noire en ramassant les fruits et légumes tout en évitant les obstacles © European Fraîch'Fantasy

Une délicieuse recette © European Fraîch'Fantasy

Pour télécharger le jeu, c'est par ici

Les agriculteurs et nous

Dernier acte, du 21 au 24 juin 2019, la Fête des Fruits et Légumes Frais 2019 rejoindra Biodiversiterre, place de la République, à Paris qui sera transformée pour l’occasion en un petit coin de campagne avec pré, vaches et fermes. Gad Weil, le metteur en scène de cette manifestation explique sa démarche : « Je veux dire à mes concitoyens que dans toutes les civilisations, ce sont ces femmes et ces hommes qui, (…) cultivent la terre, nourrissent et soignent les animaux, dessinent les paysages. Je veux leur dire que nous attendons d’eux cette mutation vers de meilleures pratiques, (…) respecter la terre, les animaux et la nature, mais également notre volonté commune qu’ils puissent vivre dignement de leur beau métier ». Durant ces 4 jours, vous pourrez apprendre tout sur l'économie rurale, la vie d'agriculteur, les pratiques d'élevage, mais vous pourrez aussi assister à des conférences et des tables rondes.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/bien-manger/aliments/2018/06/20/fruits-et-legumes-vrai-ou-faux/

Les produits d’hygiène et de santé intime sont couramment utilisés par la gent féminine. D’après une étude canadienne publiée en 2018, 95% des femmes interrogées reportaient l’usage de l’un de ces produits dans la sphère uro-génitale. Et certaines utilisaient jusqu’à 14 produits différents ! Crèmes, lingettes, gels, lotions, mousses, lubrifiants, … le choix est large et les arguments marketing nombreux. Pour autant les produits d’hygiène intime sont-ils vraiment utiles ?

NON, les produits d’hygiène intime ne sont pas nécessaires

Bénies de bonnes intentions, nombreuses sont celles qui ont déjà procédé à des lavements, des douches ou autres techniques de « nettoyage » vaginal. On vous le dit de suite : arrêtez tout ! La nature étant bien faite, elle nous a doté d’un organe au top : - Notre vagin produit naturellement des sécrétions. Ces pertes sont normales tout au long de la vie des femmes. Elles permettent d’éliminer les cellules mortes et les potentiels pathogènes qui souhaiteraient s’installer dans notre intimité. - Notre vagin est envahi par une flore spécifique : le microbiote vaginal. Composé en majorité de bactéries de type Lactobacilles, ce microbiote nous protège contre les infections en occupant l’espace et en maintenant un milieu acide, défavorable au développement des agents pathogènes (bactéries, levures, champignons…).

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/au-vert/culture/livres/2018/01/17/la-revolution-rose-ou-tout-sur-le-microbiote-vaginal/

Dans ces conditions, l’usage des produits d’hygiène intime peut s’avérer contre-productif. Ils peuvent provoquer diverses perturbations telles qu’une sécheresse cutanée, une modification de la flore, une acidification du milieu, etc. et ainsi favoriser certains désagréments… Il en est de même pour le lavage externe : la peau y est fragile, et l’utilisation de produits d’hygiène ou un nettoyage trop fréquent et/ou trop agressif peut lui être nuisible.

OUI les produits d’hygiène intime peuvent être intéressants pour un nettoyage en douceur !

Normalement, l’hygiène intime ne nécessite pas l’usage de produits spécifiques. Un savon doux est par exemple suffisant pour le lavage externe. Cependant en cas d’irritation, de sensibilité, ou encore de sécheresse, les produits d’hygiène intime peuvent s’avérer intéressants.

Pour autant, l’étude canadienne citée plus haut a mis en évidence une association forte entre l’usage de produits d’hygiène ou santé vaginale/génitale et le risque de présenter des troubles urinaires ou génitaux. Ainsi les femmes ayant utilisé ces produits ont 3 fois plus de risque de présenter une vaginose bactérienne, une mycose, une infection urinaire ou une maladie sexuellement transmissible que les femmes qui n’en utilisent pas ! attention, l’étude réalisée ne permet pas de définir une relation de cause à effet entre les 2 situations (utilisation des produits et risque de troubles), mais elle démontre néanmoins un lien manifeste entre elles.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/2019/02/01/desequilibre-du-microbiote-vaginal/

Donc inutile de se précipiter vers les produits d’hygiène intime, leur usage doit rester occasionnel, lorsque la situation le nécessite.

Les bases de la toilette intime féminine

Dans la pratique, pour une bonne hygiène intime, gardez en tête ces quelques règles : - On utilise ses mains et pas un gant de toilette (nid à microbes) - On évite les produits irritants, parfumés, colorés. Le meilleur produit reste un savon doux, sans parfum et au pH neutre - La toilette doit rester externe (on n’introduit pas d’eau ou tout autre produit dans le vagin !) - Exit les lotions, parfums, déodorants après la toilette intime - Pas plus de 2 toilettes intimes par jour

Sources

- Ameli, - Crann SE, Cunningham S, Albert A, Money DM, O'Doherty KC, "Vaginal health and hygiene practices and product use in Canada : a national cross-sectional survey" BMC Womens Health., mars 2018, 18(1), 52, - Les joies d'en bas, de N. Brochmann et E Støkken Dahl. Editions Actes Sud. Janvier 2018, - Pourquoi Docteur.

Le lien entre graisses alimentaires et maladies cardiaques paraît évident : les graisses, et notamment les graisses animales, augmentent le risque de maladies cardiaques. Mais le microbiote intestinal pourrait également jouer un rôle dans ce lien entre graisses et maladies cardiaques. Et la vieillesse n’arrange pas ce lien : un régime gras et caloriques associé à un âge avancé a un impact sur la composition du microbiote intestinal, avec modification du système immunitaire conduisant à une inflammation. Et tous ces paramètres mèneraient à des risques cardiovasculaires. On vous explique tout !

Graisses, microbiote intestinal et maladies cardiaques : le combo infernal

Des chercheurs américains ont travaillé sur le lien entre graisses, maladies cardiaques et microbiote intestinal, avec le postulat qu’un régime riche en lipides induit des modifications du microbiote intestinal. Et ces altérations pourraient jouer un rôle dans le risque d’insuffisance cardiaque. Les résultats de l’étude montrent que : - Un régime riche en graisses et très calorique modifie le microbiote intestinal, avec une prédominance aux genres Allobaculum et Firmicutes chez les souris vieillissantes ; - Une augmentation de l’inflammation chez les souris vieillissantes finalement associée à une insuffisance cardiaque ; - Une modification du profil sanguin, avec une augmentation de neutrophiles ; - Un risque accru de maladies cardiaques.

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont travaillé sur des souris vieillissantes (18 mois) et jeunes (2 mois). Celles-ci ont été nourries avec un régime riche très calorique et un régime riche en graisses, contenant 10% d’huile de carthame durant 2 mois. Elles ont été comparées à des souris recevant un régime équilibré et standard, avec seulement 4% d’huile de carthame. Les échantillons de fèces ont été recueillis au cours de l’expérimentation, et une analyse du microbiote a été réalisée. De plus, une analyse du profil sanguin a été effectuée.

Autre fait notable de cette étude : chez des souris plus jeunes nourries avec le régime calorique et gras, l’inflammation n’a pas été autant observée que les souris vieillissantes suite à une crise cardiaque alors même que leur microbiote était altéré. En d’autres termes, cela suggère que la souris vieillissante est plus exposée à des risques d’inflammation, de perturbations du microbiote et de maladies cardiaques comparée à la souris jeune.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/2018/07/13/microbiote-intestinal/

Déséquilibre du microbiote intestinal et risque cardiaque : un lien surprenant mais réel

Si l’on sait dorénavant que le microbiote intestinal joue sur de nombreuses pathologies intestinales, cela n’est pas le cas pour le lien entre microbiote et maladies cardiaques. Et pourtant … ! De nombreuses études suggèrent ce lien. Les mécanismes ne sont pas encore connus, et des hypothèses sont à l’étude. Par exemple, certains micro-organismes du microbiote ont la capacité à synthétiser la lécithine, une molécule qui influe sur la sensibilité aux maladies cardiovasculaires de l’hôte. Et des chercheurs ont montré une augmentation de la lécithine chez des souris atteintes de maladies cardiaques. Et, chez ces mêmes souris à qui on administre des antibiotiques, le risque de maladies cardiaques est diminué. En d’autres termes, le risque de maladies cardiaques n’est plus seulement lié à la génétique, mais une partie pourrait être liée à la composition du microbiote.

Et chez l’homme, la même observation

Bien sûr, on peut décrier ces résultats en observant que ce sont des tests chez les animaux, et qu'il faut tester chez l’homme. Eh bien encore une fois, ces études expérimentales sont confirmées par des études chez des humains. Par exemple, des chercheurs ont testé la corrélation entre la rigidité des vaisseaux sanguins (qui est un facteur de risque de maladies cardiaques) avec la composition du microbiote chez des femmes. Les femmes présentant une rigidité des artères ont un microbiote beaucoup moins diversifié, et inversement (les femmes avec des artères plus souples ont un microbiote très diversifié). Une estimation montre que 10% de cette rigidité artérielle serait due à la flore intestinale ! Un chiffre non négligeable quand on sait que la rigidité des artères est associée au risque d’hypertension artérielle, d’athérosclérose ou bien même d’accident vasculaire cérébral.

Alors en conclusion, chouchoutez votre microbiote ! Un régime riche en fibres, quelques yaourts, des aliments à base d’oméga 3 et une alimentation peu grasse et peu sucrée seront déjà une belle base pour avoir une flore intestinale bien portante. Et pensez également aux probiotiques !

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/bien-manger/aliments/2018/11/22/5-aliments-au-top-pour-votre-microbiote/

Sources

- V. Kain et al., "Obesogenic diet in aging mice disrupts gut microbe composition and alters neutrophil:lymphocyte ratio, leading to inflamed milieu in acute heart failure", FASEB, 2019, 33(5):6456-6469, - C. Chong Nguyen et al., "Le microbiote intestinal et son implication dans la maladie cardiovasculaire", JLE, 2018,  Vol.30 Num. 1, - Sciences et Avenir, - La Nutrition, - Santé Log.

Le soja est une légumineuse qui est aujourd’hui très consommée. Aliment sain voire alicament, le soja se retrouve dans beaucoup d’assiettes. Cependant, depuis quelques années, les pouvoirs publics ont laissé des produits arriver sur le marché sans exercer une surveillance rigoureuse. Et si les industriels de l’agro-alimentaire en ont un peu profité, l’UFC-Que choisir tire désormais la sonnette d’alarme.  

Le soja et ses nombreux bénéfices pour la santé

Le soja est une source protéique non carnée, il est donc très consommé par les personnes qui veulent réduire leur apport en viande dans leur alimentation (flexitariens, végétariens...). Depuis quelques années le soja est aussi conseillé aux femmes durant la ménopause. Le soja contient, en effet des isoflavones ou phyto-œstrogènes, des molécules végétales qui ont une structure chimique très proche des oestrogènes de la femme. C’est pourquoi, consommer du soja pourrait avoir des effets sur les troubles de la ménopause et le capital osseux. Certaines études ont montré que cette légumineuse permettrait de réduire de 52 % l’impact des bouffées de chaleur en période de post-ménopause, mais aussi d’éviter la prise de poids et de réduire l’accumulation des graisses sur le ventre après la ménopause. 

Les légumineuses, un allié santé ?

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/bien-manger/aliments/2018/06/19/la-faim-des-haricots-2016-annee-internationale-des-legumineuses/

Le soja contient trop d'isoflavones, parfois cachées !

En 2005, un rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, maintenant appelée Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses), montrait que l'exposition aux phyto-œstrogènes pourrait faciliter la prolifération et la croissance tumorale chez les femmes ménopausées avec antécédent de cancer du sein. Elle proposait donc à cette époque de limiter l'apport journalier à 1 mg d'isoflavones par kilo (pour une personne de 60 kg, 60 mg).

En 2010, la Pr Catherine Bennetau-Pelissero (professeur en Sciences Animales et Nutrition-Santé à l’ENITA de Bordeaux) publiait un rapport et concluait : « il apparaît que le soja doit être considéré comme un “alicament” car il contient des œstrogènes dont la prescription est médicamenteuse. Cela signifie qu’il n’est pas un poison mais doit être utilisé suivant certaines indications et à des doses adéquates. Il doit bénéficier d’une communication adaptée ».

Aujourd’hui l’UFC-Que choisir a mesuré les doses de phyto-estrogènes (isoflavones dans le cas du soja) dans 55 aliments courants à base de soja, tels que des plats préparés, biscuits, desserts, boissons, apéritifs ou sauces, afin de calculer l'exposition des consommateurs par rapport aux valeurs jugées tolérables.

« Les résultats de nos analyses sur une cinquantaine de produits sont édifiants. Ainsi, 100 g de tofu nature de Céréal bio correspondent à deux fois l’apport maximal en isoflavones que nous jugeons acceptable pour un enfant, tandis qu’une tasse (25 cl) de jus de soja de la même marque équivaut à trois fois l’apport maximal pour un enfant et à une fois et demie pour un adulte. Enfin, le “yaourt” végétal Nature soja d’Alpro représente une fois et demie l’apport maximal pour un enfant et suffit à couvrir 75 % de celui d’un adulte ».

Sans oublier la présence du soja non mentionnée dans certaines préparations. Car le soja est « une source de protéines à bas coût intégrée dans une recette qui mise sur la viande qu’elle contient ». Les consommateurs qui font attention à ne pas trop manger de soja pourrait être surpris. 

Quel processus de fabrication pour le soja ?

Si les taux dépassent largement les préconisations c’est aussi à cause du processus de fabrication du soja. Ainsi, la déshydratation des graines entraine une concentration des isoflavones. C’est pourquoi, les préparations pour apéritifs à base de soja présentent un taux d’isoflavones très élevé, « un petit sachet (28 à 43 g selon les marques) apporte de 52,82 mg à 108,44 mg d’isoflavones. On passe presque du double au quadruple de l’exposition considérée comme critique pour un adulte ! ».

L’absence de filtrage est également en cause.  Ainsi, toujours selon Catherine Bennetau-Pelissero, « les préparations solides à base de soja, telles que le tempeh ou le tofu, étaient obtenues jadis par de longues phases de trempage et d’élimination de la première eau de cuisson. Une technique qui permettrait de réduire la teneur en isoflavones du soja, qui diffusent dans l’eau. Or, depuis les années 1960, les process industriels réduisent sensiblement ces étapes. Les produits conçus de nos jours contiennent bien plus d’isoflavones que par le passé ». 

Des start-up se sont déjà penchées sur le sujet et certaines proposent aux industries agro-alimentaires des solutions clés en mains. 

Quelles actions officielles pour la consommation de soja ?

Parions que les choses vont changer très rapidement surtout que l’UFC-Que choisir ne fait pas que dénoncer. Elle a aussi saisi « l’Anses pour que celle-ci, au regard des études scientifiques les plus récentes et des nouvelles habitudes de consommation, réévalue le niveau de risque pour les consommateurs et, si nécessaire, définisse des doses maximales d’application obligatoires ».

Et « demande à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de rendre obligatoires sur l’étiquetage les teneurs en phytoestrogènes présentes dans les produits, ainsi qu’une mention sur les restrictions à la consommation pour les enfants et les femmes enceintes ».

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/bien-manger/aliments/2018/04/16/galette-de-riz-lait-de-soja-cereales-minceur-des-aliments-pas-si-sains/

Contenu relu et validé par une diététicienne WeCook.

Sources

- UFC-Que Choisir, - Agence française de sécurité sanitaire des aliments, - Institut Français pour la Nutrition, - Khaodhiar L. et al., "Daidzein-rich isoflavone aglycones are potentially effective in reducing hot flashes in menopausal women", Menopause, Janvier 2008, Vol 15, Pages 125-134, - "Soy may thwart belly-fat gain after menopause", Fertility and Sterility, Décembre 2007, - Rapport : "L’UFC-Que Choisir saisit l’Anses et la DGCCRF".