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Une équipe du département de gastro-entérologie de l'Hôpital d'Ottawa a suivi les effets d'un traitement à l'infliximab chez des patients souffrant de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) durant 17 ans. Et les résultats font office de douche froide ! 

L'Infliximab, un arrière-goût d'échec dans le traitement des MICI

Pourtant première médication biologique approuvée pour le traitement des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (maladie de Crohn et Rectocolite Hémorragique), les effets de l'Infliximab (aussi connu comme le Remicade®) sur la population canadienne ne suggèrent rien de bon. L'équipe de recherche a mesuré l'évolution du nombre d'hospitalisations et d'interventions chirurgicales inhérentes aux MICI, depuis 1995 jusqu'à 2012, l'Infliximab ayant été commercialisé au Canada dès 2001.

Or, chez les personnes souffrant de la maladie de Crohn, nulle amélioration n'a été constatée quant au nombre d'hospitalisations ou à la quantité d'interventions chirurgicales. Une légère baisse du nombre d'hospitalisations est néanmoins à souligner chez les personnes atteintes d'une rectocolite hémorragique. Le Dr Sanjay Murthy, auteur de ladite étude, ne cache pas son désarroi : "Ces résultats sont décevants pour une thérapie qui a démontré son efficacité à réduire les hospitalisations et les chirurgies liées aux MICI dans les essais cliniques." Si les causes exactes de l'échec de l'Infliximab ne sont pas déterminées, l'auteur souligne qu'une "utilisation erronée de l'Infliximab chez les patients atteints de la maladie de Crohn peut expliquer en grande partie nos résultats de l'étude."

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/maladies-chroniques/2018/05/24/maladie-de-crohn-cannabis/

Infliximab, de quoi parle-t-on excatement ?

L'infliximab (ou Remicade®, Inflectra®, Remsisma®, Fixabi®) est un anticorps monoclonal qui agit via l'inhibition d'une protéine excessivement produite par les malades de Crohn : le TNFα. Cette protéine est produite par les cellules de l'organisme et provoque l'inflammation, notamment en luttant contre certaines infections. L'infliximab est administré par voie intraveineuse et persiste dans l'organisme durant 2 à 3 mois.

L'Infliximab a obtenu son autorisation de mise sur le marché (AMM) pour la maladie de Crohn en 2000, puis élargie à d'autres pathologies (RCH, polyarthrite rhumatoïde, psoriasis...).

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter la fiche éditée par le Groupe d'Etude Thérapeutique des Affections Inflammatoires du Tube Digestif (GETAID).

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/maladies-chroniques/2018/11/22/traitement-methotrexate-enfant-crohn/

Sources

Murthy SK , Begum J , Benchimol EI , et al., "Introduction of anti-TNF therapy has not yielded expected declines in hospitalisation and intestinal resection rates in inflammatory bowel diseases: a population-based interrupted time series study", Gut, juin 2019, - GETAID, - Pourquoi Docteur.

Le dernier rapport du WWF (World Wildlife Fund) fait froid dans le dos : oui nous ingérons du plastique au quotidien, et jusqu'à 5 grammes de plastique chaque semaine, soit l'équivalent d'une carte de crédit.  Quelles conséquences sur l'organisme ? Et de quoi faut-il se méfier ? Décryptage.

Du plastique dans notre estomac... pas vraiment une surprise !

Si vous l'ignoriez encore, nous sommes depuis longtemps confrontés quotidiennement aux micro-particuliers de plastique. Mais l'étude menée par l'Université de Newcastle pour le WWF a complilé 50 études menées sur l'ingestion humaine de plastique et "fournit pour la première fois un calcul précis des taux d'ingestion" souligne Thava Palanisami, professeur à l'Université de Newcastle. En effet, l'étude a révélé qu'une personne pouvait ingérer jusqu'à 100 000 micro-pièces de plastique par an, soit 5 grammes de plastique par semaine, près de 21 grammes par mois et donc 250 grammes à l'année !

Mais d'où proviennent ces micro-particules de plastique ? De l'eau bien sûr, notamment si elle est consommée en bouteille. Viennent ensuite, et c'est une surprise, les fruits de mer, la bière ou encore le sel. Il s'agit là d'un autre signal d'alarme à l'égard de la pollution causée par l'Homme : outre la catastrophe écologique que cela représente, il est aujourd'hui question de potentielles conséquences sur notre santé. Le directeur général du WWF International est lui-même inquiet : "les plastiques ne polluent pas juste nos rivières et océans, ils ne tuent pas seulement la vie marine, mais ils sont en chacun d'entre nous." Espérons que la santé de l'Homme sera davantage prise en considération que celle de la faune et de la flore...

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/alimentation-sante/2018/03/22/eau-du-robinet-ou-eau-en-bouteille-que-faut-il-consommer/

Ingestion de plastique : quelles conséquences sur la santé ?

Les conséquences exactes sur l'organisme d'ingestion de plastique sont encore floues. Mais nombreuses sont les recherches en cours sur les dangers liés au plastique, comme c'est le cas de Jean-Baptise Fini, chercheur au CNRS. Ce dernier a en effet étudié l'impact du plastique sur les hormones thyroïdiennes du têtard, également présentes chez l'homme et a révélé à France Info que "certains plastiques perturbaient le bon fonctionnement des hormones thyroïdiennes, qui ont un rôle clé dans le développement du cerveau chez l'homme." Une nouvelle fois, les conséquences sur le long terme du fonctionnement desdites hormones n'est pas véritablement connu, Jean-Baptise Fini déroule une impressionnante liste : "on pourrait envisager une augmentations de certains types de cancers, une augmentation de maladies neuro-développementales comme la maladie de Parkinson ou la maladie d'Alzheimer. C'est pour l'instant la grande inconnue."

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/tous-pour-un/2019/02/13/pollution-de-lair-quelles-consequences-sur-notre-sante/

Sources

- WWF, - Le Figaro, - France info.

Une vraie bonne nouvelle ! L'étude britannique DiRECT a mis en évidence que le diabète de type 2 serait finalement réversible, même à un stade avancé, grâce à une alimentation très (très) stricte. Explications.

Diabète de type 2 : une maladie réversible ?

L'équipe de Roy Taylor, de l'université de Newcastle, a présenté les résultats de ses travaux au congrès de l'American Diabetes Association (ADA) de San Francisco. Et ces résultats ont fait grand bruit. L'équipe a en effet démontré que les cellules bêta pancréatiques des personnes souffrant d'un diabète de type 2 pouvaient récupérer. Une grande première car ces cellules, qui produisent l'insuline faisant entrer le sucre dans les cellules, étaient jusqu'à présent considérées comme hors service chez les diabétiques.

Afin d'arriver à de telles conclusions, l'équipe a veillé à évaluer la réponse maximale de sécrétion de l'insuline à une administration conséquente de sucre, provoquant de fait une hyperglycémie. Pourquoi un tel test ? Pour évaluer la quantité de cellules bêta en état de fonctionnement. Aux prémices des travaux de l'équipe du Dr Roy, le niveau de sécrétion d'insuline était deux fois plus faible chez les diabétiques que chez les sujets contrôles. Après 5 mois d'un régime particulièrement strict, le niveau de sécrétion d'insuline des personnes diabétiques a augmenté à mesure que leur poids a diminué. Après une année avec ce même régime particulièrement strict, le niveau de sécrétion d'insuline était presque revenu à une valeur normale (de 0,58 à 94nmol/min/mvs 1,02nmol/min/m2 dans le groupe témoin). Deux ans après le début de l'étude, 36% des diabétiques de type 2 étaient en rémission. Mais pour les personnes n'ayant pas réussi à se maintenir dans la perte de poids, la sécrétion d'insuline faiblissait.

Quelle approche nutritionnelle adopter en cas de diabète de type 2?

Le Pr Roy délivre un message d'encouragement à ces 420 millions de diabétiques à l'échelle mondiale : "le diabète de type 2 est un état réversible et la rémission peut être atteinte et maintenue." Il souligne également un point particulièrement important concernant l'approche nutritionnelle à adapter pour un diabétique :  "notre recherche a également permis de découvrir un message clé concernant la perte de poids. En effet, l'approche lente et régulière apparait difficile et fructueuse dans peu de cas. En revanche, l’approche intensive à court terme suivie d’une période longue de contrôle du poids visant à éviter la reprise, s’est révélée plus productive."

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/maladies-chroniques/2019/03/11/diabete-de-type-2-pourquoi-1-patient-sur-3-ne-respecte-t-il-pas-son-traitement/

Favoriser la restriction pour vaincre le diabète de type 2 ?

La même étude avait fourni ses premiers résultats en 2017 : grâce à un régime très restrictif ainsi qu'un soutien pour maintenir la perte de poids, près de la moitié (46%) des personnes diabétiques étaient en rémission à un an. Mais cette bonne nouvelle a un prix : le régime remplaçait l'intégralité des repas par une seule préparation par jour de 825 à 853 kcal et ce durant 12 à 20 semaines. Puis venait une réintroduction progressive, de 2 à 8 semaines.

Si le Dr Roy se félicite des résultats à deux ans ("les personnes atteintes de diabète de type 2 ont désormais un choix plutôt qu'une peine à perpétuité. S'ils utilisent une méthode simple et efficace de réduction pondérale, les diabétiques de type 2 précoce peuvent retrouver une santé normale (...)."), force est de constater que durant ces deux années, le quotidien des diabétiques participant à l'étude n'était que restrictions et privations. Le prix à payer pour mettre un terme à la maladie ?

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/au-vert/bien-etre/psycho/2018/07/16/la-restriction-cognitive-generatrice-de-frustration/

Sources

- American Diabetes Association, - Le point, - Egora.

Vous avez certainement remarqué qu’après avoir bu un café, vous devez vraiment aller aux toilettes. Cet effet a été étudié de plus près par des chercheurs. Les résultats de cette étude sont intéressants et nous montrent un aspect du café que nous ne connaissions pas encore. Explications.

La Digestive Disease Week® a lieu du 18 au 21 mai. C’est le plus grand rassemblement international de médecins, de chercheurs et d'universitaires dans les domaines de la gastroentérologie, de l'hépatologie, de l'endoscopie et de la chirurgie gastro-intestinale. Le Dr Xuan-Zheng Shi, (Université de Texas Medical Branch, Galveston) y a présenté avec son équipe les résultats de leurs recherches sur les effets de la caféine sur l'intestin. 

Ce qui se passe dans votre intestin lorsque vous buvez du café

Nous savons tous que la caféine est diurétique. En 2007, une étude très sérieuse a montré l’effet de la consommation de 4 cafés par jour durant 4 ans parmi 65 000 femmes américaines. Les résultats ont montré que 19 % des buveuses de café avaient plus de chance de faire de l’incontinence que les non buveuses.

Mais l’effet du café ne s’arrête pas là ! Il a été remarqué par tous les amateurs de cette boisson qu’elle augmente la production de selles. L’étude du Dr Shi nous éclaire un peu. Elle montre, en effet, que lorsque des rats ont été nourris durant 3 jours de café, « la capacité de contraction des muscles de l'intestin grêle a semblé augmenter », fait remarquer l’auteur.

Pas besoin de caféine

Afin de comprendre cet effet, les chercheurs ont exposé directement les tissus musculaires de l’intestin grêle et du côlon des souris à du café. Les résultats montrent qu’avec le café les contractions des intestins sont stimulées. Et fait étonnant, le Dr Shi précise : « Il est intéressant de noter que ces effets sont indépendants de la caféine, car le café sans caféine a eu des effets similaires à ceux du café ordinaire ». 

Attention, cette expérience montre l’effet du café mais n’explique pas encore comment il agit.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/2018/06/28/estomac-fragile-et-besoin-denergie-goutez-les-bienfaits-des-boissons-vegetales/

Café : un impact sur le microbiote intestinal jusque-là insoupçonné

Et ce n'est pas tout ! Il aurait également un effet sur les bactéries du microbiote intestinal. Les analyses des fèces des rats nourris à la caféine pendant 3 jours montrent que le nombre de bactéries a diminué. Attention, des recherches supplémentaires sont nécessaires car les chercheurs ne savent quelles bactéries ont été éliminées et au-delà quelles sont les conséquences sur l’organisme. 

Si le café modifie notre microbiote, il agit également directement sur les bactéries en les empêchant de se développer. En effet, lorsqu’on expose des matières fécales à du café dans une boîte de Pétri, le café empêche la croissance de bactéries dans les matières fécales. Mais attention, encore une fois, cette expérience montre l’effet du café mais ne dit pas comment il agit sur les bactéries.

Malgré les zones d’ombres qui restent après cette étude, un point positif apparaît tout de même. Il apparaît que le café pourrait être un traitement efficace contre la constipation postopératoire. Mais tout ceci reste encore à trouver.

Cette boisson amère a encore de grands secrets à dévoiler !

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/bien-manger/aliments/2018/12/14/6-super-aliments-contre-la-constipation/

Sources

- Eurekalert, - Reuters.

Le lait et les produits laitiers sont passés du rang d’aliments miracles à ennemi public numéro 1. Et effet, les produits laitiers ont longtemps été présentés comme bénéfiques pour la croissance, pour rester en bonne santé et mieux vieillir. Puis, au fil des années, on a incriminé le lait et les produits dérivés d’augmenter le risque de cancer de la prostate, d’obésité et de diabète de type 1. Une étude française vient pourtant de suggérer que les produits laitiers seraient bénéfiques pour réduire le risque cardio-vasculaire. Cet effet bienfaiteur serait dû aux lipides polaires bien représentés dans les produits laitiers. Pas si néfastes que cela les produits laitiers ?

Les lipides polaires laitiers, quésaco ?

Les produits laitiers sont riches en variété de lipides : des glycérides principalement avec majoritairement des triglycérides mais on dénote aussi la présence de lipides complexes, les phospholipides ou lipides polaires. Et ce sont ceux-là qui vont particulièrement nous intéresser ici.

Les lipides polaires ont un rôle physiologique important : ils sont les constituants essentiels des membranes cellulaires, ils permettent l’imperméabilité de la membrane. Les lipides polaires sont naturellement présents dans le lait et ils permettent de stabiliser naturellement les gouttelettes de matières grasses. On les retrouve de manière concentrée dans deux co-produits du lait : le babeurre et la crème.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/bien-manger/aliments/2018/11/20/lipides/

Pourquoi les lipides polaires sont-ils intéressants ?

Ces dernières années, les scientifiques se sont particulièrement intéressés aux lipides polaires car ils pourraient avoir des utilisations bénéfiques en nutrition néonatale, sur la cognition… Néanmoins, ces effets positifs n’avaient été démontrés que sur les animaux. Et aujourd’hui c’est chose faite, sur les humains, en ce qui concerne les effets sur le métabolisme et le cholestérol !

Dans le cadre d’un projet de recherche, mené par un consortium français, les scientifiques ont voulu connaître les effets des lipides polaires des produits laitiers sur des personnes qui avaient un risque cardio-vasculaire. La population testée a été les femmes ménopausées en surpoids car en effet, le risque cardio-vasculaire est important chez cette population.

58 femmes ménopausées ont donc vu leur alimentation habituelle plus ou moins enrichie en lipides polaires laitiers. Après un mois de consommation, les chercheurs ont mesuré un taux de LDL cholestérol, de triglycérides réduits de manière significative chez les femmes « supplémentées » en lipides polaires.

Quel mécanisme à l’origine de cette amélioration ?

Après avoir appris que les lipides polaires sont bénéfiques pour la santé cardio-vasculaire, les chercheurs se sont intéressés au mécanisme qui était derrière. Les différents travaux menés laissent penser que les lipides polaires formeraient avec le cholestérol, qu’il soit endogène ou exogène, des complexes non absorbés au niveau de l’intestin. Les lipides polaires et le cholestérol seraient donc ainsi éliminés par les selles, sans qu’une partie ne soit absorbée.

Le résultat de cette étude va peut être changer les recommandations nutritionnelles envers les populations exposées au risque cardio-vasculaire. Les lipides polaires sont déjà exploités par les industriels pour leurs propriétés émulsifiantes et pour la texture, au même titre que les lécithines de soja. Mais avec ce nouvel atout santé, les lipides polaires laitiers pourraient devenir une alternative aux lécithines de soja.

Sources

- Inserm, "Des lipides laitiers pourraient contribuer à diminuer le risque cardiovasculaire chez les populations à risque", - Pourquoi Docteur, Pourquoi les produits laitiers sont bénéfiques pour le cœur, - INRA, Les babeurres et sérums de beurre : des co-produits laitiers bientôt valorisés pour leur richesse en lipides polaires bioactifs.