
Pourquoi la diversité alimentaire et, en particulier, l'appétence pour les fruits et légumes dès la petite enfance n'est pas seulement une tendance bobo-urbaine ?
Parce que, selon une étude anglaise, plus les enfants apprécient les fruits et légumes tôt, plus leur consommation d'adulte sera conforme aux recommandations nutritionnelles. En effet, des données antérieures avaient mis en exergue le rapport entre une consommation variée de fruits et légumes dans la petite enfance et l’appétence ultérieure pour ces aliments. Afin de confirmer cette hypothèse, une équipe britannique a suivi des enfants nés entre 1999 et 2000, inclus dans l’étude Gateshead Millenium. Ils ont alors analysé les relations (éventuelles) entre le mode d’alimentation au cours de la première année de la vie et les préférences alimentaires des enfants âgés de 30 mois (456 enfants) et de 7 ans (293 enfants) en matière de fruits et de légumes.Des fruits et des légumes pour les bébés ...
Selon les résultats d’un questionnaire soumis aux parents, la moitié des enfants, à 30 mois, apprécient au moins 8 légumes et 3 fruits différents. Toutefois, à 7 ans, la consommation moyenne de fruits et légumes n’est plus que de 2,5 portions/jour, soit la moitié des apports recommandés.En revanche, les auteurs de l'étude ont retrouvé une corrélation significative entre le nombre de fruits et légumes testés à 30 mois et la consommation de ces familles d’aliments à 7 ans, quels que soient les facteurs socio-démographiques ou l’appétit à l’âge d’un an. Les données anthropométriques ont également été colligées dans ce travail, qui a ainsi pu mettre en évidence une relation inverse entre la consommation de fruits et légumes à l’âge de 7 ans et la mesure du pli cutané.
... et une bonne santé pour les adultes
Pour les auteurs de ce travail, l’appétence précoce pour les fruits et légumes prédit leur consommation ultérieure. En tout cas, l'inverse est vrai ! Et s'il fallait encore une preuve supplémentaire qu'une offre alimentaire variée dès le plus jeune âge favorise une alimentation adulte de qualité, c'est fait !Contenu relu et validé par une diététicienne WeCook.
Aujourd'hui a lieu la 11e Journée internationale des maladies rares. Une maladie est dite « rare » lorsqu’elle touche moins d’une personne sur 2 000 soit, pour la France, moins de 30 000 personnes malades par pathologie. 80% des maladies rares sont d’origine génétique. En France, elles représentent un enjeu majeur de santé publique car les 8 000 maladies rares identifiées à ce jour concernent plus de 3 millions de personnes, soit 4,5% de la population.
Les maladies rares ne supposent pas toutes un problème de prise ou de perte de poids. Cependant certaines nécessitent un régime alimentaire strict car elles peuvent entraîner une obésité morbide ou d’autres une carence dûe à une privation alimentaire.
De l’obsession alimentaire…
Les personnes ayant un syndrome de Prader-Willi ont une préoccupation prégnante pour la nourriture pouvant aller jusqu’à une obsession permanente, voisine de l’addiction. Ce comportement alimentaire serait dû à un taux élevé de ghréline, hormone sécrétée par l’estomac et au niveau de certaines régions cérébrales. C’est elle qui, entre autres, stimule l’appétit et est responsable des comportements de recherche active de nourritures et de stockage.La personne atteinte de ce syndrome ne sera jamais autonome dans la prise alimentaire et devra suivre une alimentation adaptée et contrôlée tout au long de sa vie.
La place de la chirurgie bariatrique est très discutée dans les obésités avec déficience intellectuelle, elle reste contre-indiquée dans les cas de troubles mentaux sévères et de troubles sévères et non stabilisés du comportement alimentaire.
…à l’obésité
L’obésité est l'un des symptômes principaux dans le syndrome de Bardet-Biedl dont les autres sont une rétinopathie pigmentaire et des difficultés d'apprentissage. Les enfants présentent une faim intense incontrôlable qui s’aggrave avec le temps. Ils consomment une quantité de nourriture excessive.La prise en charge est multidisciplinaire mais insiste sur la rééducation de la vision et la nutrition. Un diététicien pourra aider à mettre en place un apprentissage et une évaluation des connaissances du patient et de son entourage sur le régime hypocalorique. La pratique régulière d’un sport ou d’une activité physique sera envisagée.
Une restriction alimentaire
La gastro-entérite à éosinophile (GEE) est une maladie gastro-intestinale bénigne rare dont le diagnostic et l’évolution demeurent imprécis. Les symptômes sont soit digestifs (douleurs abdominales, diarrhée, saignements digestifs…), soit uniquement des anémies.Les recommandations sont limitées à des cas cliniques. Si des sensibilisations à des aliments sont identifiées par des tests allergologiques, un régime d’éviction est préconisé. Celui-ci doit être élaboré avec l’aide d’une diététicienne afin d’éduquer les patients et de lutter contre des carences éventuelles secondaires. Parfois, une résolution complète des symptômes nécessite l’utilisation d’une diète alimentaire à base d’acides aminés pendant au moins 6 à 8 semaines, voire plus longtemps. Les rechutes sont fréquentes à l’arrêt du régime.
Contenu relu et validé par une diététicienne WeCook.
Sources
- Ministère des Solidarités et de la Santé. - Guide de pratiques partagées pour l'accompagnement au quotidien des personnes avec le syndrome de Prader-Willi (SPW). - Orphanet. - Haute Autorité de Santé. - EPU de l’hôpital Armand-Trousseau. - Le Quotidien du Médecin.S'il y a un métier qui restera au coeur de la relation patient / professionnel de santé, c'est bien celui d'infirmier(ère) libéral(e). LQDP a rencontré Daphné Lecarme, infirmière libérale à Toulouse depuis environ 5 ans. Elle témoigne.
Le quotidien d’une infirmière libérale
- 7h : C’est l’heure des premières visites, souvent consacrées aux prises de sang où le patient doit être à jeun. Le chronomètre est lancé pour Daphné, toujours équipée de sa trousse comportant pansements, compresses et seringues. La liste des rendez-vous étant particulièrement chargée, il est capital de ne pas prendre de retard ! Aujourd'hui, pas moins de 32 rendez-vous sont prévus. Daphné verra certains patients ce matin mais également en fin de journée ! Une demande qui ne cesse de croître et à laquelle Daphné ne peut pas toujours faire face.- 9h : Nombre de ses visites matinales concernent la douche et l'habillement de ses patients, acte d'une durée moyenne de 30 minutes, facturé 18 €. Le patient ne paye pas Daphné à chacun de ses passages, elle est directement remboursée par la Sécurité Sociale et/ou les mutuelles.
Au cœur de l’intimité des patients
Une infirmière libérale doit s’adapter aux conditions de vie du patient, contrairement aux infirmières en hôpital. Pour chaque patient, Daphné plonge dans son intimité, dans son univers. Se crée alors un véritable lien avec les patients, car il y a un vrai cadre personnel : « j’ai même l’impression d’appartenir à la famille du patient » souligne Daphné. Ses services vont même parfois au-delà de son métier. Au-delà de l’aide et du soin qu’elle apporte aux patients, des discussions s’installent petit à petit avec les patients.- 13h : Les rendez-vous se sont succédé, laissant peu de place au répit. Surtout qu'entre chaque patient, elle doit prendre la voiture pour suivre son circuit quotidien. Ses patients ne sont néanmoins pas trop éloignés les uns des autres, son patient nécessitant le déplacement le plus important se situe en effet à une dizaine de kilomètres de son domicile. Les frais de déplacement ? 2,50 €, quelle que soit la nature de l'acte. Le prix d'une prise de sang ? 8,58 €, frais de déplacement inclus !
Il est à présent temps de s'accorder une pause, qui n'en est pas vraiment une, notre infirmière en profite en effet pour gérer les formalités inhérentes à son statut.
Une patientèle diversifiée
« Je vois certains patients depuis mes débuts à Toulouse, soit 5 ans environ. Il s’agit notamment de personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer. D’autres patients sont ponctuels, comme les patients qui ont besoin de prises de sang ou qui nécessitent des pansements par exemple. Ceux-là, je ne les vois que sur quelques jours ».Mais Daphné visite également des personnes actives le matin avant la journée de travail ou à la pause déjeuner, comme cette femme d'une quarantaine d'années souffrant d'un cancer du sein, à qui il a fallu faire des prises de sang avant sa chimiothérapie et des injections de granulocytes après sa chimiothérapie.
- 15h30 : De retour au chevet des patients. Les visites vont s'enchaîner durant le reste de l'après-midi.
L'infirmière libérale, seul rempart contre la solitude
L'infirmière est avec l'aide ménagère ou l'aide à domicile, mais aussi le kinésithérapeute, le seul lien avec l'extérieur de certains patients. Parfois même, le patient n’aura vu et parlé qu’à Daphné au cours de sa journée. C’est notamment le cas des personnes âgées isolées - la moyenne d'âge de sa patientèle est d'environ 80 ans -, sans personne à leur côté. Chaque patient a le numéro de Daphné mais n'en abuse pas pour autant. Elle est heureuse que les patients respectent sa vie privée et ne l'appellent par exemple pas sur ses jours de repos.Daphné travaille-t-elle le dimanche ? Eh bien oui ! La santé ne connaît pas le repos dominical, chaque acte étant néanmoins majoré de 8 €.
Daphné n’hésite pas à faire plus que ce que son cadre de travail lui impose : pour ces personnes, elle peut réchauffer leur repas, les aider à s'alimenter, vérifier ce qu’il manque au quotidien, changer une ampoule, poster le courrier etc.. Et tout ceci doit tenir dans son emploi du temps car certains patients ont des heures de visites strictes. Et ses patients la remercient, Daphné a croulé sous les chocolats à Noël.
- 19h : Daphné s'est rendue chez plus de quinze patients cet après-midi. La journée s'achève enfin. Mais demain tout recommencera, elle fera des pansements, des prises de sang, des perfusions d'antibiotiques et même l'aide à la douche et à l'habillement de certains patients. Ces consultations durent de 10 à 45 minutes. Une prise de sang par exemple dure relativement peu de temps. En revanche, l’aide à la douche ou une perfusion d’antibiotiques durent beaucoup plus de temps. Et ses journées sont longues, les premiers rendez-vous peuvent être avant 7h du matin et les derniers à 20h.
La e-santé, qu'en pense Daphné ?
La e-santé est "une opportunité" pour le patient et pour l’infirmière libérale. Pour Daphné, "la messagerie Albus est une réelle opportunité, car les médecins répondent très peu au téléphone, et plus facilement à leurs mails". Ainsi, un gain de temps et une plus grande réactivité prouvent que la e-santé peut faciliter le quotidien de l'infirmière libérale, et améliorer la prise en charge des patients.
Source
- Albus.Page 156 sur 214